par Dominique Morin
Isabelle,
Isabelle,
Concernant
plusieurs points, je ne peux qu’être d’accord avec vous. La vengeance
ne peut être légitime pour un catholique. L’Eglise refuse clairement et
définitivement la violence et il serait contradictoire et absurde de
donner la mort par respect de la vie. La vie est sacrée et nul ne peut
s’ériger en juge de son frère, encore moins en son bourreau. Sur un
post du Salon Beige, j’ai d’ailleurs parlé de cela avec des personnes
que j’estimais dans l’erreur.
Là ou j’ai du mal à suivre votre raisonnement c’est quand vous dites :
Là ou j’ai du mal à suivre votre raisonnement c’est quand vous dites :
Nos
parents se sont enchaînés aux blocs opératoires, et dans d'autres pays
nous en avons vu qui passaient à l'acte de manière plus radicale
encore. Cette impuissance de la violence désespérée n'est plus à
démontrer.
Vous
faites un parallèle entre deux formes d’actions contradictoires par les
moyens comme par les fins, les amalgamant comme une “violence
désespérée”. Je veux parler des “sauvetages” d’un côté, occupations
pacifiques de centres d’avortement et de l’autre des quelques meurtres
d’avorteurs.
Jamais
aucun sauvetage n’a donné lieu à une condamnation pour violence. Même
les tentatives d’accusation pour violences morales n’ont pas tenues
devant les tribunaux, mais pourtant des légendes continuent encore de
nous attribuer des violences.
Comment peut-on faire le parallèle entre des meurtres et un témoignage que l’on peut désapprouver, mais au cours duquel les personnes impliquées prennent sur elles la violence, se taisent et ne jugent personne? Et accessoirement obtiennent que l’on parle à nouveau de l’avortement au point que des évêques, des cardinaux et même Mère Teresa nous ont officiellement soutenus et qu’on a parlé à nouveau publiquement de l’avortement depuis cette date. J’en reparlerais plus loin à propos du “désespoir” de ces actes.
Comment peut-on faire le parallèle entre des meurtres et un témoignage que l’on peut désapprouver, mais au cours duquel les personnes impliquées prennent sur elles la violence, se taisent et ne jugent personne? Et accessoirement obtiennent que l’on parle à nouveau de l’avortement au point que des évêques, des cardinaux et même Mère Teresa nous ont officiellement soutenus et qu’on a parlé à nouveau publiquement de l’avortement depuis cette date. J’en reparlerais plus loin à propos du “désespoir” de ces actes.
Les
derniers sauvetages ont eu lieu en 1995, organisé par le docteur Dor,
Ludwig Nessa pasteur norvégien, et une ancienne sauveteuse Myriam
Dibundu, juste après la loi Neïertz sous laquelle nous avons tous été
condamnés et certains plusieurs fois.
Je voudrais replacer cette forme d’action dans son contexte et son esprit.
Je voudrais replacer cette forme d’action dans son contexte et son esprit.
Les
lois sur l’avortement avaient toutes été votées sans résistance, nos
évêques se taisaient, notre société était tenue par la culture de mort
et les défenseurs de la vie étaient globalement impuissants face à
cette situation. Claire Fontana et Thierry Lefèvre, de la Trêve
de Dieu, ont pris exemple sur les méthodes américaines d’Opération
Rescue, qui ont préparé le terrain là-bas, vous oubliez de le dire, aux
méthodes qui ont cours actuellement aux USA. Randall Terry, activiste
bien connu, vient d’Opération Rescue. Joan Andrews, auteur des fameuses
“lettres de prison” a été plusieurs fois en prison pour ce genre
d’action. Aux USA, des milliers de personnes pacifiques ont connu le
même sort et les réussites actuelles sont aussi le fruit de leur action
passée. Le harcèlement et l’engagement ont évolués, mais sur le fond
personne ne désapprouve pour autant les méthodes antérieures.
C’est une question de cohérence dans l’engagement pro-vie qui semble poser un problème à certains surtout en France.
Par
ces actions, des catholiques, protestants, agnostiques, dont certains
personnellement concernés par l’avortement, voulaient témoigner que
leur attachement au respect de la vie ne pouvait plus se contenter de
mots. Et une organisation s’est mise en place. La France a suivi cet
exemple. Acte symbolique certes, mais témoignage fort de notre
conviction.
Aucun matériel n’était détruit ni aucune personne bousculée. Nous étions là où les avortements devaient avoir lieu, plusieurs heures avant l’arrivée du personnel et des mères qui venaient avorter. Ce témoignage qui pouvait paraître désespéré ne l’était pas puisque les avortements n’avaient pas lieu le jour ou nous étions présents et que les personnes engagées avaient souvent d’autres engagements associatifs ou politiques voire professionnels en faveur de la vie avec des sage-femmes, des pharmaciens, des médecins, et même un directeur-adjoint d’hôpital, Bertrand Dousseau, qui a occupé son propre établissement à Valenciennes. Une tête de liste aux européennes d’un petit parti a fait partie de ces défenseurs de la vie.
Aucun matériel n’était détruit ni aucune personne bousculée. Nous étions là où les avortements devaient avoir lieu, plusieurs heures avant l’arrivée du personnel et des mères qui venaient avorter. Ce témoignage qui pouvait paraître désespéré ne l’était pas puisque les avortements n’avaient pas lieu le jour ou nous étions présents et que les personnes engagées avaient souvent d’autres engagements associatifs ou politiques voire professionnels en faveur de la vie avec des sage-femmes, des pharmaciens, des médecins, et même un directeur-adjoint d’hôpital, Bertrand Dousseau, qui a occupé son propre établissement à Valenciennes. Une tête de liste aux européennes d’un petit parti a fait partie de ces défenseurs de la vie.
Le mot brave pour qualifier des gens comme certains d’entre eux n’est pas excessif. Des handicapés physiques, des malades du sida dont un y a laissé ses dernières forces, des prêtres, évêques ou pères abbés, des femmes enceintes.
Vous voyez des gens pareils dans un activisme douteux ?
La
qualification de “commandos anti-ivg” reste collée à ces actions par
les pro-avortements et les médias en vue de nous diaboliser. Je me
souviens d’un avorteur de Tours qui excitait les policiers à nous
frapper dans l’hôpital et qui ensuite s’est plaint de notre violence
aux médias et au tribunal. On sait bien qu’à force d’être répété, un
mensonge peut finir par devenir une vérité pour certains, mais
j’attends quand même plus de discernement de la part de nos amis. En
effet, la violence, c’est frapper et partir sans être pris, comme
procèdent ceux qui sans vergogne nous qualifient encore de “commandos.”
J’ai pratiqué ça autrefois quand j’étais d’extrême-gauche et
pro-avortement. Mais je n’ai jamais vu d’équivalent chez ceux qui
défendaient la vie.
Que des gens paisibles, hommes et femmes, vieux et jeunes, handicapés, malades, s’enchaînent entre eux et prennent sur eux la violence est exactement l’inverse d’une prétendue violence qui leur est reprochée.
Le témoignage qu’ils voulaient porter n’était possible qu’à ce prix.
Venant
de la part d’une catholique, des propos comme “d'où les réactions
violentes observées lors de certains actions peut-être parfois
indélicates des premiers pro-vie” ne peuvent que m’étonner.
Peut-être
avez-vous observé quelques signes d’agressivité, comme vous le
reconnaissiez venant de vous, face à une situation de tension. Mais
jamais je n’en ai entendu parler dans les sauvetages, sinon cela serait
écrit noir sur blanc dans les attendus des 150 condamnations ayant eu
lieu. Croyez bien que tous les faux témoins se seraient régalés.
Pour
tout dire, il fallait être paisible et équilibré pour supporter cela et
les plus excités, souvent des jeunes impatients, hésitaient à s’y
engager. Il est plus valorisant et facile de se défouler que de subir
sans broncher. Il faut porter en soi la paix pour la transmettre autour
de nous. Pour tout dire, la grâce sacramentelle était toujours présente
avant de passer à l’acte et la prière pendant.
Maintenant, cela est fini, mais nous sommes toujours condamnés sans espoir d’amnistie. Pensez-en ce que vous voulez, mais ne portez pas de jugement à distance sur des gens courageux, je ne parle pas pour moi, et dont le seul défaut était de n’avoir pas supporté la résignation ambiante. Ils ont supporté la diffamation, les coups, les licenciements, saisies ou amendes. Merci de leur épargner en plus la diffamation.
Ne voyez nullement dans mon propos de jugement ni de mépris, mais une simple et nécessaire mise au point, préalable à un véritable dialogue.
Maintenant, cela est fini, mais nous sommes toujours condamnés sans espoir d’amnistie. Pensez-en ce que vous voulez, mais ne portez pas de jugement à distance sur des gens courageux, je ne parle pas pour moi, et dont le seul défaut était de n’avoir pas supporté la résignation ambiante. Ils ont supporté la diffamation, les coups, les licenciements, saisies ou amendes. Merci de leur épargner en plus la diffamation.
Ne voyez nullement dans mon propos de jugement ni de mépris, mais une simple et nécessaire mise au point, préalable à un véritable dialogue.
Pour le reste, je suis prêt à dialoguer concernant l’esprit de votre message, en dehors de cette dialectique truquée.
Bien à vous,
Dominique Morin
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