Les Français sont libérés 2 jours plus tard qu’en 2008, après avoir passé les 195 premiers jours de l’année à travailler pour payer les dépenses des administrations publiques. Mais le pire est à venir : en 2010, l’Etat devra ponctionner davantage les contribuables pour compenser la forte hausse du déficit et de la dette publics.
Le jour de libération fiscale tombe cette année le 15 juillet, contre le 12 juillet en 2008 (année bissextile). Il pourrait dès l’année prochaine s’approcher dangereusement du mois d’août !
Les dépenses de l’Etat, déjà à un niveau extrêmement élevé avant la crise, ont continué à augmenter cette année tandis que les recettes baissaient. Résultat : un déficit qui explose, le lancement d’un « grand emprunt » par Nicolas Sarkozy, une dette record et de futures hausses d’impôts ou créations de nouvelles taxes comme la « contribution climat énergie » à prévoir dès 2010, année de tous les dangers pour le contribuable. Pourtant, le 4 septembre 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie, déclarait : « Les Français travaillent du 1er janvier au 1er juillet pour l’Etat, ça me semble suffisant ».
Si les dépenses publiques avaient été stabilisées au niveau déjà exorbitant de 1999, première année où les contribuables ont, sous l’impulsion de l’association Contribuables Associés, célébré le jour de la libération fiscale, celle-ci serait intervenue le 14 mai 2009...
La crise n’explique pas tout
La crise touche tout le monde, et certains pays plus que la France. Mais notre pays mérite un bonnet d’âne : il libère ses contribuables en moyenne plus de trois semaines après ses voisins de l’Union européenne. Et 41 jours après la moyenne des pays de l’OCDE ! Un seul pays d’Union européenne avait un niveau de dépenses publiques comparable au nôtre, la Suède. Celle-ci s’est engagée avec succès dans une politique de réduction de ses dépenses, contrairement à la France. Résultat : les contribuables suédois sont libérés 4 jours avant ceux de France.
Une dette qui augmente de plus en plus vite
En plus d’être ponctionné 6 mois et demi, bientôt presque 7 mois par an, le contribuable devra un jour rembourser la dette de l’Etat qui atteint des sommets : plus de 2 300 milliards d’euros à la fin 2008. Au point que l’Etat emprunte pour payer les intérêts de la dette... Un véritable cercle vicieux !
Au niveau actuel, il faudrait plus de 420 jours de travail par personnes pour la rembourser. C’est-à-dire plus d’un an, à condition que l’Etat cesse tout prélèvement, ce qui est impossible. Au niveau actuel des prélèvements, il faudrait donc que chaque Français travaille 2 ans et demi pour le profit de l’Etat afin de rembourser tout l’argent que la France doit.
Moins de dépenses, c’est plus d’avenir
« Diminuer de façon drastique les dépenses de l’Etat, c’est garantir notre avenir et surtout, celui de nos enfants et de petits enfants » plaide Benoîte Taffin, porte-parole de Contribuables Associés. L’association, forte de 146 000 membres, mène ce combat depuis 19 ans. Sur le fondement des articles 14 et 15 de la déclaration des Droits de l’homme et du citoyen (1), Contribuables Associés fait la chasse au gaspillage en organisant la surveillance des gestions de l’Etat et des collectivités, sensibilise les Français et les élus à la bonne gestion de l’argent public et lutte contre la bureaucratie galopante.
Comment est calculé le jour de libération fiscale
Contribuables Associés a utilisé les prévisions de dépenses totales des administrations publiques en pourcentage du PIB nominal établies par l’OCDE pour l’année en cours pour en déduire le nombre de jours de travail que les Français consacrent au financement de ces dépenses. Mais la crise financière mondiale rebattant sans cesse les cartes, les prévisions de l’OCDE seront sans doute revues, en pire, d’ici la fin de l’année... Dans les faits, le jour de libération fiscale pour l’année 2009 devrait donc intervenir plus tard.
Quelques chiffres :
- 53,2% : c’est le pourcentage du PIB que représentent les dépenses publiques
- 46 : c’est le nombre de jours de moins que les Espagnols passent à travailler pour l’Etat
- 3,6% : c’est en pourcentage la hausse pour 2009 des quatre impôts locaux (taxe d’habitation, taxes foncières sur le bâti et sur le non-bâti, taxe professionnelle)
- 115 : c’est en milliards d’euros la prévision de déficit de l’Etat pour 2009 selon le ministre du Budget, Eric Woerth. Avec les collectivités, le déficit annuel atteindra 140 milliards d’euros...
(1) Art. 14 : Tous les citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.
Art. 15 : La société a le droit de demander compte à tout agent public de son administration.
Thibaud
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