Ci-dessus : acquisition du centre des arts plastiques pour le compte du ministère de la culture et de la communication.
Sommes-nous condamnés à regarder comme un art ces prestations devant lesquelles s'agenouillent les importants, les esprits dans le vent et, plus encore, les investisseurs avides de placements rentables ?
Ne pourra-t-on plus jamais porter un jugement sur ce que des habiles ont paré du nom intouchable d'« Art contemporain »,avec un grand A, afin de délégitimer toute critique esthétique? En un mot, peut-on encore s'attaquer à des demi-dieux vivants, style Damien Hirst ? Peu s'y aventurent, car il y a beaucoup à perdre et peu à gagner, si ce n'est de passer pour un esprit rétrograde, insensible à la création artistique, et pourquoi pas pour un nostalgique de la « marine à voile »... La machine à délégitimer est toujours prête dans la petite camarilla « artiste » pour ostraciser l'imprudent qui s'aventure sur ce terrain miné. D'autant qu'il y a de gros intérêts en jeu. Aussi ne faut-il guère compter sur les spécialistes d'esthétique pour nous décrypter ce naufrage contemporain.(...)
On trouvera alors toutes les astuces rhétoriques pour sauver l'embardée en considérant comme œuvre d'art ce qui est produit par un artiste qui se définit , à son tour , par le fait qu'il fait des œuvres d'art. CQFD. Et impossible de remettre en cause une telle évidence. Bref, c'est le début de la grande plaisanterie dont Marcel Duchamp saura se faire le meilleur interprète : « On peut faire avaler n'importe quoi aux gens. »
Au moins les grands esprits ont-ils le mérite de la sincérité. C'est moins vrai de ceux qui vont s'en faire les héritiers.(...) [Cette régression artistique] prendra un tour assez pénible dans le culte de l'artiste d'avant-garde. Après le « rire hideux » de Voltaire, place à celui du gourou en salopette. On en arrivera (...) aux déjections de Manzoni et ses bottes de conserve scatologiques. Tout le monde a d'autant plus intérêt à crier au génie que cette mascarade cache de gros placements, surtout depuis la Seconde Guerre mondiale. Harouel tape dur : « Ne requérant aucun savoir ni aucun effort de compréhension, cet ersatz d'art (...) se trouve parfaitement adapté à l'actuelle inculture de la plupart des puissants de l'argent et du pouvoir. »
Jacques de Saint Victor dans Le Figaro du 7 mai 2009 à propos du livre de Jean-Louis Harouel, La Grande Falsification, l'art contemporain, Editions Jean-Cyrille Godefroy
Payer 28€ plein tarif pour voir ça!
Rédigé par : Eiche | 26 octobre 2009 à 22h58
L’ État dépense 400 000 euros pour l’achat d’oeuvres d’art contemporain à l’occasion de la FIAC 2009 : http://observatoiredessubventions.com/2009/fiac-400-000-euros-dachat-doeuvres-dart-contemporain-par-letat/
Rédigé par : Observateur | 27 octobre 2009 à 12h59