"Le rose et le noir" de Gérard Jugnot, avec Gérard Jugnot, Bernard Lecoq, Patrick Haudecoeur, Aida Jawad, Arthur Jugnot.
Synopsis: En 1577, Pic Saint Loup, grand couturier sur le déclin, se voit confier par le roi Henri III, une mission diplomatique : il doit confectionner sa plus belle robe de cérémonie pour le mariage arrangé d’un de ses neveux avec la fille d’un Grand d’Espagne. Dans une Espagne catholique intégriste qui traque protestants, maures, juifs et homosexuels, Saint Loup va se mettre en chemin entouré de ses gens. Ce qu’il ignore, c’est qu’il part avec un protestant, son fidèle secrétaire, bien décidé à cacher une bombe dans la robe pour venger les siens de la sanglante Saint Barthélémy. Il part également avec son "nègre" un maure qu’il doit transformer en blond normand, avec son parfumeur, son "nez" un juif marrane ainsi que son coiffeur, une folle perdue. Tout ce joli monde persona non grata va se retrouver chez le père de la fiancée, un détraqué de la pire espèce, qui n’est autre que le grand inquisiteur de Cordoba.
Décidément, sale temps pour les cathos au cinéma! Après "Da Vinci code" et avant "Legion", voici "Le rose et le noir", le nouveau film propagandiste homophile, islamophile, judéophile et surtout, férocement cathophobe. Il est triste de savoir que cette "oeuvre" est due à Gérard Jugnot, l'ex bronzé qui fut jadis une valeur sûre du cinéma populaire français (mais qui a beaucoup baissé depuis avec "Il ne faut jurer de rien", "L'auberge rouge" et "Les bronzés 3") et qui s'adonne ici au politiquement correct le plus outrancier. A-t-il de sérieux arrièrés d'impôt, voulait-il assouvir une vieille rancune contre son ancien professeur de catéchisme, avait-il une dette importante vis à vis d'un producteur peu scrupuleux? Mystère, quoi qu'il en soit, il réalise ce qui sera doute le pire navet de sa carrière. La bande-annonce est d'ailleurs très éloquente: Jugnot y apparait la gueule couverte de talc blanchâtre (censé être un maquillage du XVIe siècle!) au point de ressembler à un mélange de Pierrot et de Marylin Manson, habillé comme un Harlequin de pacotille (ou un travelo refusé sur le tournage de "La cage aux folles" au choix) et cabotine à outrance. Il se coltine des compagnons de voyage tous plus caricaturaux les uns que les autres (signalons d'ailleurs que l'un des personnages homosexuels semble avoir des tendances qui devraient logiquement tomber sous le coup de la loi, mais ça ne semble pas grave, ce qui est de notoriété depuis l'affaire FM) dont un personnage d'enfant (j'avoue ne pas avoir saisi son rôle exact) vulgaire, geignard et foncièrement tête à claque, sans doute le personnage enfantin le plus crispant depuis celui du petit frère Olsen dans la série "La petite maison dans la prairie". Bien sûr, le film comporte son lot d'anachronismes criants, non, en fait, il serait plus juste de dire que le film est en lui-même un anachronisme, ne serait-ce que part son point de départ: S'il vous parait crédible de voir un couturier français aller effectuer une commande pour un grand d'Espagne avec une troupe des plus hétéroclites en plein XVIe siècle, alors je crois pouvoir affirmer que l'histoire n'est pas votre marote. Bien sûr, beaucoup de films historiques, y compris de grands classiques, comportent des anachronismes, mais bien peu sont allé aussi loin, de manière aussi pataude et pour un but idéologique aussi avoué. Car, ne nous voilons pas la face plus longtemps, le film est foncièrement cathophobe, s'acharnant à démontrer que l'inquisition fut le mal absolu et que tout ce qui lui était opposé était le bien non moins absolu. Le film n'hésite pas à nous présenter la France comme étant ouverte à l'homosexualité (qui n'était bien sûr pas réprimée à cette époque, on y croit!) et multiculturelle avant l'heure (il m'avait semblé que la France de cette époque était aussi catholique et blanche que l'Espagne, mais sans doute suis-je intoxiqué par de la vile propagande d'extrême-droite!). Bien sûr, la caricature est de mise, le grand inquisiteur étant un salaud de la pire espèce que rien ne rachète et Juju ne reculant devant aucun effet tire-larme des plus faciles et racoleurs, donnant aussi dans le discours moralisateur à deux balles (il avait déjà montré cette tendance dans "Monsieur Batignolle" sauf que le discours était alors moralement acceptable). Ajoutons enfin que Jugnot en profite pour caser son fiston Arthur dans le film (dans le rôle du roi Henri III, rien que ça!). C'est beau le pistonnage!
Bref, je ne saurais que trop déconseiller les lecteurs d'e-deo d'aller voir ce navet de propagande plein de brouzouf mais sans une once de talent, qui confirme pleinement la fin de carrière de Jugnot, tout comme "Le solitaire" l'avait fait jadis pour Belmondo et "Ne réveillez pas un flic qui dort" pour Delon.
Après "Welcome", "Agathe Cléry", "Indigènes " et "Neuilly Sa Mère", revoila le cinéma français dans toute sa splendeur. Melville, Verneuil, revenez, ils sont devenu fous!
Ci-dessous, l'extrait de l'émission "On n'est pas couché" traitant du film en présence des acteurs Bernard Le Coq et Aida Jawad, avec les commentaires pour le moins pertinents de Naulleau et Zemmour (lequel n'hésite pas à affirmer qu'il s'agit d'un "film anti-chrétien").
http://www.dailymotion.com/video/xarp45_rose-noir-vu-zemmour-naulleau-cine_shortfilms
Raspail
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