Dans la perspective du sommet de Copenhague, Nicolas Sarkozy s'est rendu jeudi et vendredi au Brésil pour, selon LCI, "plaider la défense du climat" (sic).
Le Figaro, dans un article du 19 novembre dernier, évoque le dernier rapport du Fonds des Nations Unies pour la population avec un titre éloquent :
David Victoroff dans Valeurs Actuelles du 29 octobre y voit le retour de Malthus:Moins de naissance équivaut à moins d'émissions de CO2
Parler du climat, c'est bien ; y adjoindre la question démographique, c'est mieux. «Les gaz à effet de serre ne s'accumuleraient pas de manière si dangereuse si le nombre des habitants de la planète n'augmentait pas si rapidement», explique ainsi le dernier rapport du Fonds des Nations unies pour la population. L'organisation onusienne serait-elle en train d'adopter les idées des quelques écologistes ultra qui se disent prêts à éliminer les hommes pour sauver la planète ? (...) Le rapport donne l'exemple suivant : si le scénario de l'ONU à faible croissance démographique - environ 8 milliards de personnes en 2050 - se concrétise, «il pourrait en résulter de un à deux milliards de tonnes d'émissions de carbone en moins que dans le cas du scénario moyen (un peu plus de 9 milliards de personnes)». (...) Les accords internationaux sur le climat auraient «une meilleure chance de réussir» s'ils prenaient en considération «la dynamique de la population, les relations entre les sexes et le bien-être des femmes», conclut-il.
Avec la crise, les idées du Club de Rome sur la croissance zéro retrouvent de la vigueur. (...) La croissance pollue. Elle produit du gaz carbonique qui contribue à l’effet de serre, détériore l’environnement naturel en saccageant les forêts, empoisonne les cours d’eau… Elle détruit des biens naturels disponibles en quantités limitées et rend le monde irrespirable. Non seulement immorale par ses objectifs bassement matérialistes, elle serait dangereuse par ses effets dévastateurs sur le climat, les paysages et la biodiversité. (...) La croissance zéro, l’autre manière d’appréhender la performance économique, conduit tout naturellement à limiter la croissance de la population. Quelle autre solution en effet ? Les socialistes ont rationné le travail sans réussir à endiguer le chômage, les industriels français ont compressé leurs effectifs sans toujours maintenir leur compétitivité. Quand l’homme, machine à polluer, devient un coût plutôt qu’une richesse, c’est le nombre d’hommes qu’il faut limiter pour sauver la planète. Et d’abord dans les pays pauvres, puisque c’est là que la croissance démographique et bien souvent économique est la plus forte. Malthus est de retour. C’est surtout parmi les élites des pays riches que se développe ce dégoût de la croissance. Les plus pauvres peuvent difficilement s’offrir ce luxe, car ils doivent satisfaire les besoins élémentaires d’une population en augmentation, qui, pour plus d'un milliard d’hommes, reste torturée par la faim. Ce sont eux qui navrent Yann Arthus-Bertrand en brûlant des forêts pour étendre leurs cultures, au risque de gâcher ses photos vues du ciel. Mais ce sont eux aussi qui, par leur besoin immense de mieux-être, permettront la reprise mondiale et le retour de la croissance dont nous avons tous besoin.
Thibaud (merci à EVR)
Le Club de Rome n'a jamais prôné la "croissance zéro", mais la décroissance il me semble...
Juste pour compléter l'article, précisons qu'Alain de Benoist (fervent défenseur de la Décroissance, à l'instar du Club de Rome) définit la "croissance zéro" comme "un état stationnaire terminal équivalant à la fin de l'histoire."
http://www.alaindebenoist.com/pdf/entretien_les_enjeux_de_la_decroissance.pdf
Rédigé par : France Fidèle | 28 novembre 2009 à 23h08