La crise a cet effet positif qu'elle entraîne la relocalisation des entreprises, à la faveur d'une forme de "démondialisation". En effet, les entreprises prennent conscience qu'une chaîne d'approvisionnement planétaire est soumise à de multiples risques qui augmentent le coût des produits.
Les entreprises occidentales sont aussi de plus en plus conscientes que
la main d'œuvre bon marché n'est pas la panacée. Elles ont appris ces
deux dernières années que plus la chaîne d'approvisionnement était
longue, plus elle avait de chances d'être perturbée par des virus
grippaux, des troubles géopolitiques, et autres augmentations du coût
de l'énergie. La Chine demeure l'usine du monde, mais dans ce contexte
de demande instable, certaines entreprises ont compris que fabriquer
des biens plus près de chez soi était plus efficace, même si les coûts
de production sont plus élevés. [...] «Nous avons compris que
nous pouvions le faire à moindres frais en interne, parce que nous
avions les équipements nécessaires, et que nous étions en deçà de nos
capacités de production», a expliqué Roger Murphy, le PDG de US Block
Windows. Plus important encore: fabriquer en Chine présente des
inconvénients. US Block Windows envoie les commandes sous quatre jours.
Mais le délai de production en Chine était de 12 à 16 semaines. «Cela
complique tout», car dans le contexte actuel, il est difficile
d'anticiper la demande, explique Roger Murphy. En septembre, US Block
Windows a relocalisé le travail de moulage en Floride.
Adjacent au protectionnisme qui se fait plus séduisant, cette relocalisation entraîne donc une reprise de l'emploi dans les pays développés, afin que la production soit au plus proche du consommateur. Mais en France, on préfère contracter de grands emprunts pour financer la reprise économique, plutôt que de songer à briser le rêve d'une Europe économique unifiée.
Didyme
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