Après le Conservateur, c'est au tour du Bal des dégueulasses de tirer (à moitié) sa révérence :
Je n'ai pas de temps pour bloguer ni pour écrire, car je nage dans le délire moderne non pas comme un internaute narquois, mais à titre personnel, aussi bien dans mes relations sociales (en gros : j'ai du mal à faire accepter le désastre du monde à ceux qui n'ont pas encore vomi l'idéologie dont on a gavé notre génération) qu'à mon job. Je dois quotidiennement me défendre pour arrondir les angles, ne pas exposer toute ma désapprobation, bref, pour ne pas me griller. Quand je rentre chez moi le soir, je n'ai vraiment pas le coeur à lutter. Je suis si dégoûté d'évoluer parmi les andouilles et de ne jamais leur mettre les points sur les i, que je suis toujours persuadé de démériter, de faillir à une sorte de vocation intellectuelle.
La ligne de fracture me semble de plus en plus nette et irréversible, entre ceux qui vont vivre intensément dans leur hallucination consensuelle* jusqu'à la catastrophe finale, de plus en plus agressifs et haineux à l'égard des sceptiques**, et ceux qui ont bien compris que tout est joué, et que ça finira bien par craquer. Rien qu'à voir la gueule des finances publiques en France, on sait que ça va très mal se finir, et plus tôt qu'on ne le pense, sans avoir à rentrer dans des débats très compliqués sur les moeurs, l'avortement, l'immigration ou le mondialisme, ou autres sujets complexes, désormais oiseux.
(...) Est-ce un adieu? Non. Je continuerais à publier quelques notes, une par mois si possible.
Garder le moral, se ressourcer au mieux en prenant du recul (la retraite dans le désert) pour être "paré" quand ce sera encore plus nécessaire. C'est des gens comme vous qui sont l'avenir. Et pas ceux qui ne veulent rien entendre.
Un auteur connu (Pierre Nord) disait que bien avant la sde guerre mondiale les deuxièmes bureaux 'renseignement' des états-majors français avaient tout expliqué et prévu mais ils ne furent évidement pas écoutés. Pour éviter de tomber dans une déprime destructrice pour eux-mêmes les officiers s'attelaient alors à des tâches sans doute modestes et de peu d'intérêt mais qui les occupaient au maximum. Cela leur a été salutaire pour reprendre la lutte dès l'armistice de mai 40.
Bien sincèrement bon courage et à bientôt
Rédigé par : c. | 09 février 2010 à 13h47