Annoncer en conférence de rédaction que je pensais rédiger un article pour défendre Eric Zemmour, c'est un peu comme si j'avais dit qu'Emile Louis aurait sûrement fait un excellent baby-sitter. En conséquence, pour éviter tout malentendu, je tiens à préciser que je ne partage aucune des idées d'Eric Zemmour. Mais la forme que prend cette curée contre lui me dérange. Et elle me dérange précisément parce que je ne suis pas d'accord avec lui et que l'attitude de ses adversaire lui donne raison —ce qui est quand même le comble de la contre-productivité.
Là où Zemmour n'a pas tort (attention, veuillez reposer ces cailloux, je n'ai pas fini ma phrase), c'est que les cris n'ont aucune valeur explicative. Pour disqualifier un ennemi, il ne suffit pas de jeter l'anathème sur lui sous la forme de l'insulte suprême «gros raciste». Traiter quelqu'un de «gros raciste» n'a jamais constitué un argument valable dans un débat. Ça consiste seulement à disqualifier un orateur, à s'attaquer à son «ethos», mais disqualifier quelqu'un ne disqualifie pas pour autant ses arguments.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.