"La population musulmane en France double actuellement tous les quinze ans. A ce rythme là, il y aura, selon les calculs de Jean-Paul Gourévitch, plus de 40 millions de résidents musulmans au milieu du XXIe siècle, soit la moitié de la population française de l'époque."
"Notre démographie jusque-là sûre d'elle-même et dominatrice s'effondre en même temps que notre règne géopolitique en Europe. L'immigration se substitue alors aux enfants que nous ne faisons plus; plutôt que l'extension géographique désormais interdite par le rapport des forces militaro-politiques, nous adoptons chez nous les hommes dont nous ne pouvons plus conquérir les territoires. Nos premiers immigrants furent belges et italiens, nos peuples "frères" de la Gaule romaine, les seuls qui ne s'étaient jamais révoltés contre la Grande Armée. Puis vinrent les Espagnols (...). Enfin arrivèrent les Polonais, les derniers alliés fidèles du Grand Empire de 1810. Nous avons reconstitué à l'intérieur d'un hexagone idéalisé, forme géographique de hasard et de dépit, la diversité glorieuse de notre ancien empire napoléonien. Ayant renoncé à envahir nos voisins, nous avons accepté d'être envahis par les autres, pour conserver notre rang. Parce que nous ne pouvions plus franciser des territoires, nous francisions des populations. Comme d'habitude à la romaine, par la citoyenneté, l'égalité politique et juridique, la langue, la culture. (...)"
"Quarante ans plus tard, c'est une fois encore la "romanisation" qui s'essouffle, l'assimilation qui n'est plus de saison, la "francisation", comme disait le général de Gaulle, qui reste en panne. Le double paradoxe français est de retour: seul pays européen à accroître sa population tandis que celle de ses voisins amorce sa décrue, la France retrouve sa domination démographique sur le continent au moment où la nation, à force de concentrations ethniques et de diversité multiculturelle, risque de redevenir cet "agrégat institué de peuples désunis" que décrivait Mirabeau à la veille de la Révolution française. France, pays de discordes jusqu'aux guerres civiles; pays couturé de jonctions, de frontières, où se sont déroulés des siècles de luttes, à peine entrecoupés par des intermèdes d'ordre, de paix et de gloire. Notre erreur fut sans doute de croire que la paix depuis quarante ans était l'état normal alors qu'elle était une exception."
Eric Zemmour, Mélancolie française
Didyme (via le Blog du sous-sol)
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