Lu dans La Croix :
La rencontre a des allures protocolaires mais demeure tout à fait unique en son genre. Ce lundi matin, le Berlaymont, siège de la Commission européenne à Bruxelles, accueillera des figures inhabituelles : pasteurs, évêques, rabbins, imams et métropolites. Au total, 24 dignitaires religieux de toute l’Europe et de toutes confessions.
Comme chaque année, ils sont conviés à quatre heures de réunion avec les plus hautes personnalités de l’Union : José Manuel Barroso, président de la Commission, Herman Van Rompuy, président du Conseil européen et Jerzy Buzek, président du Parlement européen.
Après le changement climatique l’an dernier, le thème de la rencontre porte cette fois sur la lutte contre la pauvreté, à laquelle l’année 2010 est dédiée en Europe. En pratique, après la rituelle «photo de famille» de tous les participants, chaque invité disposera de deux minutes pour lire son intervention, qu’il s’agisse de l’archevêque de Budapest, le cardinal Péter Erdö, de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande Mosquée de Paris, ou du grand rabbin de France, Gilles Bernheim, entre autres participants. Après une conférence de presse, où toutes les personnalités religieuses se serrent sur un podium derrière les dirigeants européens, la rencontre annuelle s’achèvera par un déjeuner de travail plus informel.
Le tout laisse un goût de trop peu dans les rangs catholiques, où l’on redoute que la rencontre ne prenne un tour trop « folklorique ». La brièveté des interventions successives n’est pas seule en cause. L’Église catholique accepte volontiers l’œcuménisme de la réunion, mêlant catholiques, réformés, orthodoxes et anglicans. Tout comme le fait d’associer les trois grandes religions monothéistes.
Mais l’élargissement de la rencontre, pour la première fois cette année, à un représentant de la communauté hindoue et à un autre de la communauté sikhe pose la question du poids respectif de ces confessions en Europe au regard de celles plus ancrées sur tout le continent. En clair, l’Église catholique estime ne pas devoir jouer dans la même division. En son sein, on craint que le sommet annuel ne verse dans le « religieusement correct ».
« Les sikhs forment une communauté importante en Grande-Bretagne », justifie Michel Praet, conseiller d’Herman Van Rompuy. « L’an prochain, la rencontre pourrait s’ouvrir au bouddhisme », poursuit-il. Bien que la tradition d’un dialogue Europe-Églises remonte aux années 1990, l’identité des participants à convier reste un vrai casse-tête.
Mais qu'attendent les catholiques et les orthodoxes pour quitter ce sommet et ridiculiser l'UE condamnée à discuter de la pauvreté avec les sikhs et les musulmans et pourquoi pas bientôt Raël et Tom Cruise (pour les scientologues)...
l'eglise est coupable, elle se laisse sans arrêt souiller !
Rédigé par : G | 19 juillet 2010 à 10h46