Quelle politique de santé publique en France ?
Roselyne Bachelot, Ministre de la Santé, a multiplié ces dernières semaines les déclarations abruptes et intempestives qui manifestent clairement de sa part la volonté de promouvoir en France l’avortement, que le Concile Vatican II a dénoncé comme « un crime abominable » (1). Mme Bachelot, qui est à l’origine du relèvement en mars 2010 du forfait de l’IVG au profit des médecins qui pratiquent l’avortement, entend faire de l’accès des femmes à l’avortement l’une de ses principales priorités (2).
Elle ose affirmer que l’avortement n’est pas un mal nécessaire (3) et n’hésite pas à présenter « l’offre de soins » en matière d’IVG (4), c’est-à-dire le nombre d’avortements pratiqués, comme un critère essentiel d’évaluation des Agences régionales de santé (5).
Cette politique est d’autant plus surprenante que le nombre d’avortements est particulièrement important en France (où le taux d’IVG est, par exemple, deux fois plus élevé qu’en Allemagne) ; elle est d’autant plus incompréhensible que les femmes françaises sont 86% à considérer que « l’IVG laisse des traces psychologiques difficiles à vivre » comme elles sont 83% à penser que la société devrait « davantage les aider à éviter le recours à l’IVG » (sondage IFOP-Alliance pour les Droits de la Vie du 4 mars 2010)…
Par ailleurs, Mme Bachelot qui se targue d’avoir interdit, au nom de la protection de la jeunesse, la vente d’alcool et de cigarettes aux mineurs, vient de se prononcer en faveur de la mise en place expérimentale, en France, de salles d’injection (pudiquement appelés « centres de consommation supervisés ») pour accueillir les toxicomanes et leur permettre de se droguer « proprement » !
Nombreux sont donc nos concitoyens, et plus particulièrement les professionnels de la santé, qui s’inquiètent des orientations, des dérives et des incohérences actuelles de la politique de la santé publique en France. Les mots « santé » et « soins » auraient-ils désormais un nouveau sens ?
Dans ces conditions, sans doute est-il plus nécessaire que jamais que les chrétiens et les hommes conscients de leurs responsabilités puissent s’engager sur le terrain de la vie sociale, politique, associative et culturelle pour promouvoir une « culture de la vie » respectueuse de la vie et de la dignité de tous.
Le 26 juillet 2010,
+ Marc Aillet, évêque de Bayonne, Lescar et Oloron, président de l’Académie diocésaine pour la Vie
(1) Constitution Gaudium et spes, 51, §3
(2) Cf. sa déclaration du 4 mai dernier lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
(3) Cf. son discours du 15 juin dernier au Sénat : « l’IVG est présentée comme un mal nécessaire. Je ne m’associe pas à cette présentation négative »…
(4) Cf. Interview pour le journal 20Minutes « L’IVG doit être une composante obligatoire de l’offre de soin. » (28 janvier dernier)
(5) Le 24 juin dernier, au Sénat.
Thibaud (via Perepiscopus)
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