Alors que ce jeune chanteur s'octroît le droit de se servir de la patronne de la France pour faire sa promotion, Alain Bournazel, historien spécialiste de Jeanne d'Arc, donne son avis...
Jeanne d’Arc est une source infinie d’inspiration. Le chanteur Raphaël nous a récemment expiré la sienne. Se hissant avec une grande échelle, sur la belle statue équestre réalisée par le sculpteur Frémiet, place des Pyramides à Paris, notre trouvère de la décadence, sur une musique qui en rappelle d’autres, vomit sa bille : Les Français sont dégueulasses, la France ça déprime, il faut siffler la Marseillaise avec les Beurs..Ces fortes paroles sont accompagnées de gestes expressifs par lesquels Raphaël pelote, lutine, tripote la statue de la belle guerrière, comme s’il se trouvait naguère au chaud quartier des Halles.
Le fantasme d’une relation physique avec Jeanne, bien d’autres l’ont eu avant Raphaël. Mais la Pucelle fut toujours intransigeante sur le chapitre des privautés. Pour ne citer qu’un seul exemple, le tailleur Jean Simon qui d’une main baladeuse lui frôla la poitrine lors d’un essayage, dans la prison de Rouen, se vit gratifier d’une gifle retentissante. Si la statue de Frémiet avait pu prendre vie, Raphaël ne serait pas resté longtemps en selle. Il aurait immédiatement été jeté à bas, non seulement du cheval mais du piédestal. Il aurait alors eu loisir de méditer ce vers du bon monsieur de La Fontaine : « Qui pourrait souffrir un âne fanfaron ? »
PS : notez qu'Alain Bournazel donnera une conférence sur Jeanne d'Arc dans le cadre des Quartiers Latins, après la messe du mercredi soir à Saint-François Xavier au mois de novembre prochain.
André
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