Jean Degert signe pour le Comité protestant évangélique pour la dignité humaine (site) une très intéressante analyse dont voici un extrait :
Jean Foyer, ministre du Général de Gaulle, avait mis en garde contre les conséquences à long terme de la dépénalisation de l'avortement : « Vous allez amener le Parlement à porter une atteinte au respect de la vie humaine et je crains que cette atteinte ne soit suivie de beaucoup d'autres.» (1). Une certaine conception du monde et de la vie (le terme allemand utilisé de ce côté-ci du Rhin également, de « Weltanschauung » rend davantage l'idée de conception métaphysique et la profondeur des influences) préside à cette nouvelle acception - voire à l'acceptation - de l'assassinat. La vie anténatale n'étant plus sacrée, la mère ayant le droit d'arrêter sa grossesse puisque la loi considère l'embryon et le fœtus comme des éléments de son corps, c'est une nouvelle perception de l'humanité qui a pris forme. Une perception de l'« anténatalité » par exemple défendue par le philosophe Francis Kaplan au nom de l'absence d'autonomie du fœtus (2), peut dévier en une perception du nouveau-né comme une simple excroissance. Et l'infanticide est alors simplement considéré comme un fœticide, lui-même jugé légitime.
Véronique
Courjault ne pouvait avorter en Corée, l'IVG n'y étant autorisé que sur
des critères médicaux et psychiques et avec l'accord du mari,
au nom de sa paternité. Elle s'est donc comportée comme si le filicide
de
l'enfant né participait du planning familial. Ses actes s'inscrivent
dans une
logique de plus en plus courante : celle de l'assassinat légitimé du
fruit
de ses entrailles né vivant quand l'avortement n'a pas été possible et
envisagé
auparavant. Le meurtre de son enfant handicapé en est
un exemple, les peines tendent à
devenir complaisantes. Cette nouvelle Weltanschauung
en lien avec la dépénalisation, la légalisation et - ou - la légitimation de
l'avortement comme moyen de contrôle des naissances (voire considéré comme un
moyen de contraception) semble de plus en plus prégnante. Une comparaison entre
deux sociétés - ou Etats - issu(e)s d'une même nation est édifiante. La Corée du Sud pose des
conditions à l'avortement, la Corée du
Nord non : l'IVG se fait à toute période de la grossesse et sans
l'accord du père.
Peut-être peut-on prendre en compte que les deux enfants vivants de Véronique Courjault ont aussi besoin de leur mère et pas seulement derrière des barreaux... On peut peut-être aussi arrêter les dégâts dans cette famille pas mal secouée, non ?
Rédigé par : Anne | 26 juin 2009 à 09h18
J'ai parlé longuement sur mon blog de l'horrible farce que représentait ce procès. Dans le rayon des horreurs, les interventions d'I. Nisand étaient particulièrement affreuses.
Ce procès n'était qu'un coup d'essai : les intellectuels ont pu constater qu'il n'y aurait aucune résistance sérieuse à la légalisation de l'infanticide post-natal.
Rédigé par : LBDD | 26 juin 2009 à 12h12