Un texte émouvant, à lire pour comprendre un peu plus comment assumer sa maladie sans que la vie s'arrête. J'en publie un paragraphe, mais l'intégralité en vaut bien la peine.
J’ai une chance énorme d’être malade, il y a beaucoup de côtés
positifs. Oui je sais, certains seront choqués par ces mots, mais, de
la même façon que je ne cherche pas désespérément à rester l’enfant
insouciant qui croyait au Père Noël, je ne cours pas après ce que
“j’étais” avant d’être malade. J’ai la chance d’être né deux fois, la
deuxième fois à quarante-cinq ans, avec toute l’expérience, la
connaissance de la première fois. J’ai la chance de pouvoir discuter,
de prendre le temps avec mes enfants, j’ai la chance de pouvoir
réfléchir autrement, de pouvoir connaitre d’autres rapport avec les
autres, d’avoir très peu de contraintes sociales, donc la liberté de
parole. J’ai la chance de ne plus passer ma vie à oublier, à me cacher
que je vais mourir. J’ai la chance de juste apprécier la vie. Bien sûr
cette deuxième vie sera courte, certainement, mais je préfère de très
loin un demi-verre d’un très grand vin à une barrique de picrate
-surtout que maintenant, j’ai aussi la chance de pouvoir comparer.
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