Lu dans La Croix du jour :
Le bébé, bien avant sa naissance, n’a jamais été autant ausculté, observé, échographié pour traquer sa moindre malformation physique. Mais on se préoccupe moins de ce qu’il perçoit et ressent dans le giron de sa mère et à travers elle. Or de nombreuses recherches ont montré ces dernières années qu’il est beaucoup plus « sensible » qu’on le croit.
Les études sur la sensorialité du fœtus ont montré depuis longtemps déjà que, dans la seconde moitié de la gestation, il est capable de voir, entendre, goûter, sentir, comme le rappelle Marie-Claire Busnel, éthologue et psycho-physiologiste, chercheur honoraire à l’Inra, spécialiste de l’acoustique fœtale et de la relation mère-foetus.
« Son système visuel est mature, mais il ne l’utilise pas beaucoup, n’ayant pas grand-chose à “voir” dans le ventre de sa mère ; en revanche, son système olfactif et gustatif fonctionne parfaitement dans le liquide amniotique, si bien qu’il perçoit très bien les odeurs et les goûts. Il entend aussi tous les bruits forts, et principalement la voix de sa mère, ainsi que celle de son père s’il ne parle pas trop loin du ventre. Et il réagit, surtout quand on s’adresse à lui, et aux sons trop forts, ou trop longs, ou encore très nouveaux pour lui. Autrement dit, il perçoit son environnement extérieur à tous les niveaux, même s’il n’entend pas et ne sent pas tout à fait comme nous, précise-t-elle, car son système nerveux n’est pas tout à fait mature. » Mais ce processus de maturation va se poursuivre de façon permanente, avec une « continuité » complète avant et après la naissance.
(...) Interrogations sur le congé maternité, conditions de travail des femmes, hypermédicalisation du suivi des grossesses, qui ne tient pas assez compte de l’état émotionnel de la mère et de son bébé, ou encore projet de légalisation des mères porteuses… Louise Lambrichs, secrétaire générale de « La cause des bébés » a voulu lancer dans un livre récent (Puisqu’ils n’en diront rien, Éd. Bayard), un cri d’alarme.
« On est en train de découvrir que le fœtus est sensible à tout, qu’il n’est pas complètement à l’abri dans le giron maternel. Or on est confronté aujourd’hui à des contradictions profondes entre les savoirs scientifiques d’une part, les pratiques médicales, sociales, et les combats idéologiques (...) de l’autre. » Elle souhaiterait que se mette en place d’urgence une réflexion éthique qui articule mieux tous ces domaines.
En somme il ne lui manque que la parole...Il compte sur nous pour nous faire l'écho de ses désirs..
Rédigé par : piccolo | 03 juin 2009 à 08h08