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Synopsis: Sami Benboudaoud, 14 ans, vit heureux avec ses potes dans sa cité de Châlon. Hélas, le destin l’arrache un jour à son paradis, et le propulse dans l’enfer de… Neuilly-sur- seine !
Là, il est confié à sa tante Djamila, qu’il rencontre pour la première fois, et à son mari, Stanislas de Chazelle, héritier d’une vieille famille française extrêmement rigide sur les bonnes manières. Dans leur hôtel particulier de Neuilly, Sami va devoir partager le quotidien de Charles, son cousin du même âge, plein de préjugés racistes et obsédé par son ambition de devenir un jour… Président de la République.
Voila un film qui semble bien parti pour figurer comme oeuvre propagandiste du vivre-ensemble et de la république métissée, quelque part entre "Indigènes", "Beur blanc rouge" et l'intégrale des productions Luc Besson! Passons sur le titre qui croit malin d'élever la vulgarité au rang d'art de vivre. Le résumé donne le ton: c'est bien la famille bourgeoise et blanche (enfin presque) qui fait preuve de "préjugés racistes" et de rigidité (sur les bonnes manières les salauds!) et le petit Sami, le héro du film, qui va bien sûr leur faire accepter sa différence. Il faut dire que le scénario est signé Djamel Bensalah, déjà auteur du très propagandiste "Bienvenu dans l'Oued" ainsi que du chef-d'oeuvre de cinéma populaire "Le raid"! Le film est donc bien parti pour être un monument de subtilité. Et dans la bonne humeur car en plus c'est une comédie! La bande-annonce est d'ailleurs éloquente: en gros, on y voit les personnages reprendre les grandes phrases de Sarkozy dans un autre contexte. Exemple: Sami veut accrocher un poster dans la chambre qu'il partage avec Charles. Ce dernier déboule et refuse tout de go en disant "ma chambre, tu l'aimes ou tu la quittes!". Mouahahahah, quelle rigolade! Oui bon, c'est vrai que c'est à peu près aussi fin que du Eric et Ramzy (lesquels participent d'ailleurs au film). Mais ne nous inquiètons pas, cette oeuvre a tout pour triompher au box-office: un sujet bien dans l'air, un traitement bien politiquement correct, une qualité cinématographique, euh, non oubliez, et surtout un casting d'enfer avec un jeune inconnu prometteur qui deviendra probablement bankable d'ici peu, des stars confirmés (Denis Podalydès et Rachida Brakni, pas mauvais quand ils ont quelque chose à défendre) et des guests en pagaille (Josiane Balasko, Valérie lemercier, Eric et Ramzy, on s'étonne de ne pas y voir Djamel Debbouzze et Gérard Depardieu!), et c'est bon coco! Le cinéma français du XXIe siècle dans toute sa splendeur!!!!
Bon, ben finalement, je vais peut être me rabattre sur "Inglorious bastards" de Tarantino. Si, si, je vous jure, j'en suis là. Dur d'être un cinéphile en 2009!
Raspail
plutôt que les batards peu glorieux, allez voir "Demain dès l'aube"... Film étonnant qui n'a pas besoin d'effets spéciaux et de filles effeuillées ...
Rédigé par : ema | 21 août 2009 à 11h00
En fait, "bastard" signifie salopards. Le titre du film rappelle d'ailleurs les 12 salopards de robert Aldrich, mais il est en fait le remake d'un film de guerre italien de 1978 réalisé par Enzo G Castellari, qui joue d'ailleurs un petit rôle dans le film de Tarantino, ce dernier étant connu pour être un grand amateur de cinéma bis.
Pour "Demain dés l'aube", bof, bof, ça a l'air un peu glauque et ennuyeux, non?
Rédigé par : Raspail | 22 août 2009 à 00h16
Bien sûr avec « Inglorious basterds », on peut aller voir deux heures (ennuyeuses vraiment) de blabla soit disant intello avec des références à des films bien connus et des musiques cultes (depuis celles de Morricone au « degüello » traditionnel du « Alamo » de John Wayne) qui d’ailleurs ne collent pas vraiment avec le scénario, deux heures qui se terminent par quelques trente minutes de castagne plein d’hémoglobine dans une salle de ciné pour ceux qui aiment le gore ; trente minutes pour donner une fallacieuse meilleure impression finale.
Par contre dans « demain dès l’aube » on pourra trouver notamment et d’une manière intimiste discrètement suggérée : l’amour filial (de deux fils pour leur mère), l’affection allant jusqu’au sacrifice entre deux frères, l’amour pour une fille plutôt boulotte qui n’attire pas pour son physique mais pour sa gentillesse…Le tout accompagné de morceaux de musique classique… Avec une fin étonnante. Non je ne crois pas que cela soit ennuyeux comme film. Mais pour se faire une vraie idée il faut sans doute aller voir sans s’occuper de certaines critiques qui ont complètement démoli cette œuvre de Denis Dercourt (réalisateur en particulier de « La tourneuse de pages » 2006, et d’un an plus jeune que Tarentino)
Pour en revenir aux "basterds", évidemment, plutôt que lui faire un mauvais papier de peur de passer pour ringard voire pire, c’est beaucoup plus facile et sans risque pour les critiques de porter aux nues le dernier Tarentino, aux cris de, c’est du cinéma, c’est génial. C’est du Tarentino, comme c’est beau, et en plus le « maître » fait référence au cinéma d’antan notamment européen. Quelle culture cinématographique, quel cinéphile !
C’est vrai aussi que Taratino met en scène une courageuse jeune femme juive dont les parents ont été massacrés, de courageux et intrépides jeunes soldats juifs nord-américains. Mais est-ce une raison suffisante pour ne pas tenir compte un minimum de la réalité historique, de la date d’entrée en guerre des Etats-Unis, de la façon dont les Allemands agissaient contre les populations civiles innocents (de toutes confessions) notamment après des attentats contre leurs soldats ? Tarentino a plein d’humour. C’est du cinéma, tout cela n'est pas important, on peut rire de tout. Oui sans doute quoique on se rend compte que rire de tout est permis à certains mais pas à d'autres...Et quitte à rire, alors revoyons «La traversée de Paris », « La grande vadrouille », « L’as des as » voire même « Papy fait de la résistance ». Beaucoup plus de choses encore y sont dites pourtant…Mais sont elles encore compréhensibles par les plus jeunes aujourd'hui, avec "Inglorious Basterds" peut-être moins de risques?
Pour conclure les critiques élogieuses des professionnels concernant le dernier film de Tarentino, notamment en France et sans doute en Europe, vont faire rentrer plein d’argent dans les caisses des producteurs US. Tant mieux pour eux...
« Inglorious Basterds » et « Demain dès l’aube » étaient tous les deux présentés au dernier festival de Cannes…
Rédigé par : ema | 23 août 2009 à 16h24
Oulalala!!!!
pas d'excitation please!
D'abord, vous prêchez un converti, je suis bien conscient de la réalité du "talent" de Tarantino et je me suis moi-même fait plaisir à dégonfler la baudruche lors d'une critique cinglante de "Boulevard de la mort", faux slasher verbeux de sinistre mémoire! A lire ce que vous pensez de IB, il semble avoir comis ici la même erreur. De toute façon, je n'ai jamais eu grande estime pour un cinéaste dont la principale caractéristique est de référencer en permanence le cinéma bis et de multiplier les trouvailles visuelles plus ou moins hasardeuses (et avec une bonne louche de sadisme en prime, c'est plus vendeur). Et tout à fait d'accord avec vous, il est largement surestimé en tant que cinéaste par les autorités morales autoproclamées des festivals (de même qu'un certain Oliver Stone qui n'a plus rien de fait de bon depuis au moins dix ans et Luc Besson, dont vous devez deviner, si vous consultez le blog depuis longtemps, tout le bien que j'en pense).
Disons que j'envisage (éventuellement) de le voir, avec une réduction de place conséquente et si un bon ami me le propose, ce qui ne serait pas le cas de Neuilly Sa Mère.
Par contre, désolé, "Demain dés l'aube" ne me tente toujours pas. Il faut dire que le dernier bon film français que j'ai vu au ciné était "Les choristes", cinq ans déjà si ma mémoire est bonne. Cela ne me rajeunit pas!
Rédigé par : Raspail | 23 août 2009 à 20h03