Eric Woerth tempête contre les évasions fiscales, fulmine des ultimatums envers les richesses expatriées et menacent de lourdes sanctions. Un journaliste du Figaro a testé la cellule de régularisation fiscale.
"Une autre voix féminine répond. Plus professionnelle, mais toujours aussi polie. «Nous
pouvons faire une étude pour savoir ce que vous devrez payer, mais pas
au téléphone. Nous pouvons nous rencontrer à Bercy ou alors, si vous
préférez rester anonyme, à l'hôtel des impôts de la place
Saint-Sulpice, dans le VIe arrondissement, où nous
disposons d'une petite salle spéciale pour vous recevoir en toute
discrétion. Cela peut se faire très rapidement. Voulez-vous venir ce
vendredi?» Je dis préférer un simple contact
téléphonique, dans un premier temps. La jeune femme m'explique alors
que, même si je me présente spontanément pour régulariser ma situation
avant le 31 décembre, je devrai malgré tout régler au fisc les impôts
non payés, en remontant jusqu'à trois ans pour l'impôt sur le revenu
(qui frappera tous les revenus financiers - intérêts, dividendes -
générés par mon compte suisse imaginaire), et six ans pour l'impôt de
solidarité sur la fortune (ISF), auquel je dis être déjà assujetti,
pour faire plus vrai. Sans parler des droits de succession.
Eviter de lourdes sanctions pénales
Et sans oublier les intérêts de retard de 0,40 % par mois et la
pénalité pour manquement délibéré de 40 %, voire la pénalité de 80 % en
cas de manœuvre frauduleuse. J'en ai presque la mine déconfite en
pensant au désarroi de ce pauvre Alexandre ! Mon interlocutrice doit le
sentir. «Dans le cas d'une succession, vous bénéficierez d'une certaine clémence, précise-t-elle. Vous devriez vous en sortir avec une pénalité de l'ordre de 20%, applicable à l'impôt supplémentaire que vous aurez à payer.» Alexandre se laisserait-il convaincre ? Je marque un temps de réflexion."
En des temps où l'on parle sans cesse de régularisation, l'Etat fait preuve de détermination et de volonté politique.
Didyme
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