La lecture dans les lycées de la lettre de Guy Môquet reste "obligatoire" le 22 octobre, anniversaire de sa mort, a indiqué lundi 19 octobre le directeur général de l'enseignement scolaire, Jean-Louis Nembrini.
Une note de service, publiée le 24 septembre dernier au bulletin officiel, pouvait laisser entendre que cette commémoration instaurée en 2007, était devenue optionnelle. "C'est une ambiguïté qui a été corrigée. J'ai adressé ce matin une lettre aux recteurs pour rappeler cette règle. La lecture de la lettre de Guy Môquet est obligatoire", a indiqué Jean-Louis Nembrini.
Le problème, c'est que Guy Môquet n'était pas un résistant :
Guy Môquet est arrêté parce qu’il distribue en octobre 1940 la propagande d’un parti qui exalte jusqu’au printemps 1941, le pacte germano-soviétique et s’en prend volontiers aux leaders républicains, attaquant notamment "le juif Mandel". L’homme qui fait de Guy Môquet un héros national est Jacques Duclos, dirigeant communiste qui s’adresse en juin 1940 à l’Allemand Otto Abetz pour lui demander l’autorisation de faire reparaître l’Humanité, interdite en 1939 par ...la République, en raison du fameux pacte germano-soviétique. Guy Môquet a sans doute changé pendant son année de captivité. Le PCF est entré dans la résistance au printemps 1941, après l’invasion de l’URSS et le jeune homme chante la Marseillaise au moment de mourir. Il n’en reste pas moins qu’il n’est pas arrêté en 1940 pour les faits de résistance qu’on lui impute aujourd’hui mais pour la propagande d’un parti qui, à l’été 1940, faisait savoir aux Allemands qu’il ne ferait rien contre eux en raison du pacte de 1939. S’il meurt, c’est comme otage et parce qu’il a été choisi sur une liste par le ministre vichyssois Pierre Pucheu, lequel choisit délibérement Guy Môquet parce qu’il est le fils d’un député communiste. Certains communistes sont entrés en résistance avant le printemps 1941 mais en désobéissant au parti.
En fait, cela reste totalement facultatif...Le Ministre ne dit que c'est "obligatoire" que pour tenter d'être crédible auprès de M. SARKOZY.
M. Chatel, tout Ministre de l'Education qu'il est, ne peut rendre "obligatoire" la lecture d'une lettre qui passionne son Président ! En effet, il existe en France ce qu'on appelle la liberté pédagogique.
Il s'agit d'une liberté conférée à l'enseignant de choisir les moyens, outils et méthodes qu?il veut pour atteindre, par sa pratique pédagogique, les objectifs qui lui sont demandés par les textes officiels.
En d'autres termes, si M. Chatel peut contraindre les enseignants à enseigner la Résistance aux Français il ne peut, en aucun cas, sauf à violer cette liberté pédagogique... leur imposer de lire la lettre de Guy Môquet !
La liberté pédagogique est une spécificité française ; dans beaucoup de pays, l'enseignant ne peut choisir ni ses manuels, ni ses méthodes. Il convient donc de l'apprécier à sa juste valeur.
Autre rappel : « La liberté pédagogique de l'enseignant s'exerce dans le respect des programmes et des instructions du ministre de l'éducation nationale ET dans le cadre du projet d'école ou d'établissement avec le conseil et sous le contrôle des membres des corps d'inspection. » (Loi Fillon, 2005)
Le Président Sarkozy précisait pour sa part : « Vous garantirez la liberté pédagogique des enseignants, en contrepartie de quoi vous les évaluerez plus régulièrement sur la base des progrès et des résultats de leurs élèves. »
Traduction : si le Gouvernement entend imposer une "méthode" ou des "outils" aux enseignants... Il faudrait qu'il prouve que l'apprentissage de la Résistance via la lettre de Guy Môquet est plus "efficace" et apporte plus de "résultats" que l'apprentissage de cette période de l'histoire avec la lecture de l'appel du 18 juin 1940 ou l'histoire de Jean Moulin...
Rédigé par : seb | 20 octobre 2009 à 18h47