par Christian Vanneste, député du Nord
Le 20ème anniversaire de la chute du Mur de Berlin et donc de l’effondrement du communisme, comme idéologie et comme système, est un évènement qu’il convient de saluer. Comme toutes les fêtes, il comporte des moments joyeux et même franchement drôles.
C’est ainsi que l’on découvre avec beaucoup d’intérêt qu’un certain nombre de responsables politiques occidentaux avaient prévu l’imprévisible et accompagné l’avènement de l’impossible. J’ai assisté, la semaine dernière, dans le cadre d’un colloque organisé par la Fondation Robert Schuman et la Fondation pour l’Innovation politique, à une étonnante intervention d’Hubert Védrine, président de la Fondation François Mitterrand, qui a, avec le sérieux qu’on lui connait, enfoncé tous les records d’idolâtrie. Bien sûr, François Mitterrand avait parfaitement prévu la réunification allemande et l’effondrement du système communiste. Sa discrétion face à la “panique de Margaret Thatcher” (dixit Védrine) n’avait pour but que de faciliter le processus. L’ennui vient de ce que Margaret Thatcher elle-même révèle que François Mitterrand (comme François Mauriac) lui avait avoué qu’il aimait tellement l’Allemagne qu’il préférait en avoir deux… Sa présence à Berlin-Est dans les derniers jours du système d’occupation soviétique, appelé RDA, son échange téléphonique avec les putschistes de Moscou quelques années plus tard, sont assez révélateurs de l’état d’esprit de celui qui n’avait pas hésité à s’allier aux communistes en France, et était très attaché à ce que le monde restât ce qu’il était, c’est-à-dire un monde ou l’équilibre de la terreur laissait des dizaines de millions d’européens sous la coupe du premier grand système totalitaire du 20ème siècle. François Mitterrand n’était pas le seul, Hans-Dietrich Genscher, le libéral Ministre des Affaires étrangères allemand de l’époque, avait lui-aussi prévu les évènements. L’ennui c’est que Lech Walesa avec lequel il avait eu un échange quelques mois plus tôt se souvient que le Ministre allemand avait avoué qu’il ne verrait jamais de telle révolution se produire de son vivant.
Alors, il faut fêter ce 9 novembre comme une grande victoire du camp de la Liberté sur celui des idéologies totalitaires, et sans doute comme la véritable fin de la seconde guerre mondiale ; féliciter les vrais héros, ceux qui se sont battus à l’intérieur des systèmes comme Walesa ou Vaclav Havel, ceux qui les ont véritablement prévus comme Hélène Carrère d’Encausse, et enfin reconnaître que deux hommes les ont causés ou au moins précipités, le Président des États-Unis qui a épuisé l’URSS, et le Pape Jean-Paul II qui a démontré que l’âme de la Liberté ou la Liberté de l’âme était plus puissante que les divisions blindées…
Christian Vanneste (site)
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.