Tribune libre
L’affiche interpelle : des mains féminines tricotent un sexe façon patchwork, le titre est accrocheur : « La domination masculine ». C’est le nouveau film de Patrick Jean, un cinéaste belge d’une quarantaine d’années, spécialiste des films documentaires larmoyants sur les discriminations.
Cette dernière propagande cinématographique, sponsorisée par la chaîne de la bien-pensance, Canal +, est sans appel : les sociétés modernes seraient sous une domination masculine que le combat féministe de ces dernières années n’aurait pas réussi à renverser. Un esprit averti pourrait déjà s’étonner d’un tel postulat pour un documentaire, pourtant bien accueilli par la critique. Aujourd’hui, le consensus n’est il pas préféré à l’affirmation ? L’esprit de conquête n’est il pas systématiquement diabolisé et stigmatisé par la tyrannie égalitaire ? Nous en conviendrons aisément : nos sociétés délaissent les valeurs viriles, comme on se débarrasse d’un poids du passé trop lourd à assumer, pour des valeurs féminines, plus conformes au relativisme ambiant, à cette société molle où toutes les vérités sont plaisamment remises en question. Le spectateur averti peut d’ores et déjà humer le parfum de la repentance…
La projection commence par l’interview, largement stéréotypée, d’un homme opéré pour un rallongement de son sexe. Il explique à la caméra, avec une simplicité de langage qui prête à la dérision, que cette opération l’aidera « à mieux se sentir dans son slip », pour « mieux se sentir dans sa tête ». C’en est fait, on réduit la virilité à quelques centimètres de pénis.
Nous sommes ensuite plongés au cœur d’un speed dating, rencontres express entre célibataires, où toutes les femmes déclarent venir y chercher un homme galant, protecteur et intelligent. L’objectif est de faire passer pour ringardes des femmes en quête d’un homme qui saura prendre des décisions, assumer ses responsabilités et les respecter en tant que femme. Une d’entre elles ose même confier qu’elle a une conception « passéiste » de ce qui devrait être sa moitié.
Le postulat est fixé. L’homme se croirait prédestiné par la littérature enfantine, ses jouets, les médias et son éducation à conquérir, inventer, travailler, combattre, bref, dominer. Alors que la femme se soumettrait à cet ordre par cette même littérature enfantine, d’autres jouets, les médias et son éducation… Dès l’introduction, on tente de nous convaincre que les femmes seraient soumises à un patriarcat séculaire qu’elles auraient intériorisé. Clairement, Patrick Jean considère la différence homme-femme comme une construction artificielle, générée par la société. A aucun moment, il ne fait référence à la différence naturelle entre les deux sexes. Nous sommes donc en pleine théorie du genre. Rien d’étonnant quand on sait que le tournage de ce documentaire a motivé la réalisation d’une série de photos mettant en scène des hommes enceints, images, nous dit-on, de l’homme de demain.
Le reste du film n’est que vindictes féministes, condamnations de la virilité civilisée et de l’interdépendance homme-femme. D’ailleurs, tout est bon pour la décrédibiliser : instrumentalisation de l’image dépassée de l’homme qui lit son journal pendant que la femme s’affaire à la cuisine (alors que plus personne ne lit le journal), discours sur le machisme de la religion chrétienne (oubliant qu’elle place au plus haut de sa hiérarchie, une femme, en la personne de la Vierge Marie), interventions de défenseurs de la virilité, comme Eric Zemmour, entrecoupées de témoignages et photos de femmes battues… suggérant qu’il y ait un rapport, sans se risquer à le dire.
En somme, « La domination masculine » est un film de mauvaise foi de par son caractère ultra-subjectif à finalité idéologique, où la perversité est suffisamment efficace pour créer un semblant d’objectivité.
Le réalisateur diabolise la virilité civilisée en l’associant aux tristes phénomènes des femmes battues. Il s’agit bien là de discréditer, donc de détruire, les repères de ce qui construit la personne humaine et la personnalité de l’enfant. Cette destruction de repères dissimule la volonté de créer un Homme nouveau libéré de sa nature. Ces relents utopiques nous ramènent à l’essence même de tous les projets totalitaires qui ont meurtri les siècles passés.
En bref, après tant d’année de matraquages idéologiques, ce film s’acharne à chasser le naturel. Mais celui-ci revient au galop, comme en témoigne ces femmes célibataires venues chercher un homme, un vrai, au cours d’un speed dating. Un retour insupportable pour Patrick Jean ?
Le film clôture sur un hors-sujet total à visée politique. Plusieurs portraits d’hommes politiques de droite, dont celui du Général De Gaulle, sont affichés parmi une mosaïque de photos de corps de femmes battues. Faut-il en conclure que la droite serait un marchepied aux violences faites aux femmes ?
Thibaud Vincendeau, Président des Jeunes Pour la France
Bonsoir. Intéressante critique, apparemment mêmes des défenseurs de son discours trouverait le documentaire un eu trop parti pris... ce serait donc un râté.
Je me demandais 2/3 choses et je comptais un peu sur vous et vos lecteurs pour m'aider à y répondre :
- pourquoi les femmes sont elles toujours représentées à moitié si ce n'est totalement nues dans les pubs, les médias etc.? Quel est votre avis là dessus?
- pensez vous comme beaucoup que l'on puisse vendre son corps en étant totalement désireux et heureux de le faire?
- pourquoi offre-t-on des dinettes et des baigneurs au petites filles ? L'avez vous fait vous mêmes et si oui pourquoi?
- comment justifiez vous que les femmes soient moins payées en 2010 bientôt ?
Merci par avance pour vos réponses.
A bientôt.
Rédigé par : Celina | 30 novembre 2009 à 18h52