On a dit et écrit que l’assurance que Pelosi avait donnée aux évêques que l’amendement Stupak/Pitts serait proposé au vote de la chambre basse, les avait conduit à exprimer désormais leur « soutien » au projet de loi. Il n’en est rien : les évêques n’ont exprimé que leur soutien à l’amendement qui d’ailleurs n’évoque que l’interdiction de financer l’avortement sur fonds fédéraux (sauf les cas “habituels” – et litigieux – de viol, d’inceste ou de danger pour la santé de la femme…), mais n’aborde pas d’autres questions fondamentales sur lesquelles les évêques n’ont cessé de mettre en garde : le respect de la clause de conscience pour les personnels de santé, notamment, mais aussi les risques de raréfaction de l’accès aux soins et aux médicaments pour les plus vieux ou les malades en “état végétatif persistant”, etc.
Il s’agit donc là d’un compromis tactique dont je crois que personne, au fond, n’est dupe. L’Église catholique sait bien que les vrais problèmes sont en aval, car personne ne risquerait aujourd'hui un cent sur le maintien de cet amendement lors de la discussion du projet de loi parallèle au Sénat, et donc dans la version finale et commune de l’ObamaCare qui serait promulgué par le chef de l’Exécutif à une date que tout le monde ignore, mais certainement pas avant le début de 2010. L’Église et les pro vie américains ne doivent évidemment pas baisser la garde car les lobbies pro avortement sont à la manœuvre et des sénateurs Démocrates ont fait savoir, à haute et intelligible voix, qu’il n’était pas question d’avaliser un projet de loi qui maintiendrait quoi que ce soit qui ressemblât dans sa rédaction à l’amendement Stupak/Pitts…
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.