La Voix du Nord, nous annonce le congé sabbatique de Paul Lamotte, Vicaire général depuis 2001. A l’occasion de cette présentation, on découvre que celui-ci est l’un des fondateurs de l’ARES, l'Association pour la rénovation des établissements scolaires. C’est l’occasion de mettre en lumière l’un des instances fumeuses de la « révolution pédagogique » dont l’enseignement privé s’est fait une fierté dans ses années de zèle autodestructif des années 80. Prônant une pédagogie structuraliste héritée des lointaines écumes de la pensée kantienne, l’ARES milite pour la suppression des notes (évaluation chiffrée), la pédagogie de projet, le muticulturalisme, la pédagogie par compétences (à défaut des savoirs).
Depuis ces années d’apologie d’une école sans cloisonnement, L’ARES s’est désormais rangée dans la niche confortable de la pseudo formation professionnelle à destination des personnels éducatifs et à ce titre est hébergé socialement au Secrétariat National de l’Enseignement Catholique, rue saint Jacques. Abonnement des établissements, formations, prospection commerciale, voilà un rendement juteux à bon compte du discours pédago.
C’est que dans l’enseignement privé, au niveau des accords nationaux du SGEC et des instituts de formation, il y a de l’argent à se faire. Même si l’ARES n’est pas compté officiellement au nombre des instituts reconnus qui brassent 3 116 113 euros pour le principal acheteur, la Fédération des associations pour la formation et la promotion professionnelle dans l'enseignement catholique (Formiris), il se taille une modeste part dans ce créneau juteux comme prestataire de seconde catégorie.
Ainsi on découvre
que l'ARES est « l'organisme
en charge du développement du dispositif DECOUVRIR NOS
DIFFRENCES, VIVRE LA DIVERSITE - "A CLASSROOM OF DIFFERENCE TM" en
France, dispositif existant en Europe depuis 10 ans". L'ARES met ne
pratique le modèle du CEJI -a Jewish
contribution to an inclusive Europe dont elle héberge le site anglophone.
On peut lire : " Le dispositif propose aux acteurs du champ éducatif une
démarche et des outils pédagogiques pour aider les jeunes de toutes origines à
développer le respect de l'autre et s'enrichir des valeurs de la diversité
multiculturelle. Il s'appuie sur un projet à destination de la communauté
scolaire ou éducative. Son objet est de mobiliser l'institution dans la
valorisation de la diversité, de la rencontre et de l'équité. »
Les deux thèmes forts du CD-ROM multimédia sont "Améliorer les relations à l'école" et "Lutter contre le racisme ordinaire et extraordinaire"
Un jeu de type jeu de l'oie pour tester son niveau de connaissances interculturelles. (Vos préjugés au grand jour !)
Des témoignages vidéo de jeunes ou d'adultes..
La présentation d'un Programme Interculturel de formation à l'action interculturelle. ( A world of Difference ADL-CEJI)
Bases de questions à télécharger
Exercices et actions multilingues
ThibaudMots clés
• Europe, Pays, Peuple, Tolérance, Culture, Respect, Multi-culturel, Inter-culturel,
Exclusion, Préjugés, Traditions, Ethnies, Communauté...
• Communication, Relations, Rejet, Violence, Handicap, Identité personnelles et
collectives, Homme/Femme, Religions, Spiritualité, Sociétés…
• Racisme, Migration, Minorités, Esclavage, Colonisation, Génocide, Oppression,
Fascisme, Shoah, Réfugiés, Extrémisme, Intégrisme, Conflit...
Ce qui est drôle, c'est que la pédagogie du projet, le multicuturalisme et la pédagogie par compétence (qui va avec celle du projet), cela décrit tout à fait la pédagogie de la grande école de commerce à laquelle j'appartiens (dans le top 10 français). En effet, on passe beaucoup de temps à faire des études de cas, des travaux en groupe, des applications des cours, des présentations, etc.
A l'université où j'ai étudié précédemment, au contraire, les modes de fonctionnements étaient beaucoup plus directifs, plus centrés sur les savoirs (en dehors de LA compétence développée par là-bas, la recherche): recherche bibliographique, dissertations, mémoires, et beaucoup plus de travaux individuels.
J'ai apprécié les deux. Simplement, ils ne semblent pas faits pour remplir les mêmes objectifs.
Cela laisse la question ouverte de l'application de ces méthodes plus tôt dans la scolarité. Là-aussi, c'est plutôt l'adéquation d'une méthode à un objectif et/ou un public qui devrait guider plutôt que la certitude qu'une méthode est la seule vraie. "C'est en forgeant qu'on devient forgeron" est certainement une manière ancienne de parler de pédagogie par projet ou participative... Mais il faut avoir beaucoup appris avant de pouvoir essayer de devenir historien...
Rédigé par : Pierre-Antoine | 21 décembre 2009 à 18h35