Plusieurs blogues ont déjà repris l'article rédigé par Mickaël Fonton, "Pourquoi je ne serai pas prof". Après l'énoncé des faits tragiques, il conclut : "Être prof dans ces conditions-là donne l’impression de participer,à son corps défendant, à un vaste processus de destruction, ou à la parodie d’un métier que personne n’osera plus qualifier de plus beau du monde."
Cet article qui traite surtout des IUFM n'est pas le premier du genre. Désormais, le statut d'ex-prof devient un genre littéraire. Souvenons-nous de Charlotte Charpot, qui publia en septembre dernier un livre intitulé "Madame, vous êtes une prof de merde", dont les interventions sur les radio (Europe 1, Radio-Courtoisie...) et dans les journaux témoignèrent de l'état de déliquescence de l'Éducation Nationale. Elle explique qu'il est impossible d'enseigner à des enfants qui répondent qu'en dealant, il gagneront deux fois plus qu'elle ; Elle témoigne aussi du racisme anti-blanc, anti-noir, anti-arabe ou anti-asiatique qui existe dans des écoles qui sont de véritables "coupe-gorge".
Déjà en 2008, un enseignant chercheur, Xavier Dunezat, avait démissionné pour souligner le raz-le-bol d'un système qui s'effondre sur lui-même. Plutôt de gauche, adepte de l'autogestion, il partait écoeuré par l'Éducation Nationale.
Dans tous les cas, le même schéma se reproduit : l'absence d'autorité des professeurs ne contribue qu'à développer l'ignorance en brisant toutes les relations humaines parmi les enseignants. A cela s'ajoute la volonté de ne rien imposer aux élèves. Le mythe de l'efficacité de la méthode globale sévit à plein. Les élèves ne savent pas lire, mais ils savent comment utiliser les préservatifs depuis que les politiques comme Ségolène Royale et Luc Châtel se soucient de leurs sexualités, et non de leurs avenirs. Cette idéologie, que l'on appelle la Nouvelle Pédagogie, se base sur l'inversion des valeurs : la sélection est bannie ; l'égalité remplace l'équité ; le consensus remplace l'autorité (en principe), etc...Et l'Éducation Nationale reste le budget le plus important de l'État français.
La fabrique du crétin a encore de beaux jours devant elle. Car elle produit ce qu'elle dénonce sans cesse, de l'inégalité. Elle ne peut empêcher ceux qui travaillent d'y arriver, tandis que les autres sont laissés à eux-mêmes. Les corps professoraux ont abdiqué face aux élèves et aux parents. La violence s'installe progressivement dans toutes les écoles, comme en témoigne l'assassinat récent d'un jeune, à Lyon, dans l'enceinte de son lycée.
Pour compenser cet état de fait, le système préfère mettre en place des mesures inégalitaires plutôt que de se remettre en cause. La discrimination positive naît de là. Des minorités peuvent parvenir dans de grandes écoles sur dossier, parce qu'ils vivent dans un quartier sensible. Ce n'est plus le mérite personnel qui est récompensé, mais la naissance. Or si l'évolution ne se fait plus au mérite, le travail de bonne qualité ne sert à rien. C'est pourquoi le système de la discrimination positive ne peut que s'effondrer, car il contribue à dévaloriser les diplômes. D'un côté, elle valorise des personnes qui n'ont pas le niveau, de l'autre, elle accroît la sélection pour les places qui restent, et provoquent le découragement de ceux qui, sans grands moyens, travaillent suffisamment pour espérer avoir un bonne école.
Dévalorisation que la conférence des Grandes Écoles a si bien compris, qu'elle a refusé l'imposition de quotas de boursiers. On ne peut que s'en réjouir !
Didyme
"Dans tous les cas, le même schéma se reproduit : l'absence d'autorité des professeurs ne contribue qu'à développer l'ignorance en brisant toutes les relations humaines parmi les enseignants..."
C'est effrayant de lire des choses pareilles ! Que voulez-vous dire ? vous n'êtes pas très clair ! En tout cas, je vous souhaite de vous retrouver devant une classe de troisième en banlieue pour éprouver votre autorité ensuite vous pourrez parler en connaissance de cause.
Rédigé par : isabelle | 01 février 2010 à 15h48