[Communiqué de l'Institut économique Molinari] Paris, le 4 février 2010 – À l’issue de la première conférence sur le déficit qui s’est tenue le jeudi 28 janvier 2010, Nicolas Sarkozy a annoncé que des « décisions extrêmement importantes » et « précises » seront prises par le gouvernement dès le mois d’avril pour enrayer la « spirale » des déficits. Priorité, entre autres, à la maîtrise de la dépense publique pour y parvenir.
« Le président français a entièrement raison! Il devrait d’ailleurs s’inspirer de l’expérience du Canada », souligne Valentin Petkantchin, co-auteur d’un document sur le sujet publié conjointement par l’Institut économique Molinari et l’Institut économique de Montréal.
Le gouvernement fédéral canadien a effectivement réussi à mettre un coup de frein à la croissance des dépenses publiques au milieu des années 1990. Il a assaini les finances publiques et réduit considérablement le poids de la dette.
L’expérience fédérale canadienne
Les dépenses fédérales avaient augmenté de près de 60% en vingt ans. Les déficits successifs ont gonflé la dette fédérale qui s’est retrouvée multipliée par six entre 1974 et 1996. Son remboursement absorbait plus d’un tiers des recettes du gouvernement au début des années 1990. Le Canada était ainsi devenu l’un des pays développés les plus endettés.
Afin de ne pas « hypothéquer » l’avenir économique des Canadiens, le gouvernement a finalement mis un « coup de frein » aux dépenses fédérales. Les dépenses de programmes – i.e. hors frais de la dette – ont ainsi connu une baisse de 12,7% entre 1993-94 et 1996-97. Le nombre moyen d’employés travaillant dans le secteur public fédéral a été réduit de 16,7% en 1998 par rapport à son niveau de 1995.
Grâce à des recettes budgétaires plus importantes – dues en partie à la croissance économique, mais aussi à de nouvelles levées fiscales –, les déficits ont disparu dès l’exercice 1997-98. En 2007-2008, le Canada enregistrait son onzième budget excédentaire consécutif. La dette fédérale nette par citoyen canadien (ajustée pour l’inflation) a été réduite d’environ 40% en 2008 par rapport à son niveau de 1996.
Les leçons de l’expérience canadienne
Même si la crise actuelle a entraîné un retour des déficits au Canada elle montre cependant qu’il n’est pas impossible de stopper le dérapage de la dette publique. Elle illustre également combien une réelle volonté politique est nécessaire pour y parvenir !
« Si Nicolas Sarkozy et le gouvernement tiennent véritablement à maîtriser le déficit et la dette publique, ils devront résister, en dépit des échéances électorales, aux “clientèles” politiques qui bloquent souvent toute réforme de l’État et toute diminution de la dépense publique dont elles profitent », précise M. Petkantchin.
Intitulé Réfléchir à deux fois avant de creuser la dette publique : les leçons de l’expérience canadienne, le document est disponible à : http://www.institutmolinari.org
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