Le vote du 23 février dernier sur l'harmonisation du droit des femmes n'achève pas le débat. Bien sûr, des députés comme Christian Vanneste ou Jean-Frédéric Poisson ont bien compris que la gauche espagnole voulait enfoncer un peu plus l'Europe dans la culture de mort. Le Front de Gauche et Europe Écologie avaient déjà inclue ce vote dans leurs programmes pour les élections européennes.
Ce vote ne demeure néanmoins qu'une prise de position, sans engagement concret, si ce n'est la volonté de "faire progresser" le droit des femmes. Dans l'esprit des socialistes au pouvoir, il s'agit évidemment d'empêcher la procréation, de tuer toujours plus d'êtres humains avant leurs naissances sous prétexte de "libération".
Il nous appartient d'intervenir dans le débat public pour faire comprendre que le véritable droit des femmes n'est pas là où le situe les socialistes. Plutôt que d'aligner la durée du délai légal pour pratiquer l'avortement sur l'Angleterre ou les Pays-Bas à 24 semaines, il faudrait aligner la France sur l'Irlande, qui interdit l'avortement, sauf s'il y a danger de mort pour la mère. Il se trouve que le délai de réflexion avant un avortement est déjà le plus long en France : une semaine. La plupart des autres pays européens n'en ont pas. Il risque donc de disparaître. De même, dans de nombreux pays, l'avis du conjoint ou des proches n'est pas nécessaire. En Allemagne ou en Finlande, le conjoint peut intervenir. Cette obligation risque également de disparaître si les conservateurs se mobilisent mal (source : ce tableau).
Mais le "droit des femmes" ne se limite pas à l'avortement. Les congés maternité pourraient être alignés sur les congés parentalité suédois, qui s'élèvent à 420 jours pour la femme, avec 80% de son précédent salaire garanti pendant un an. A défaut, la Bulgarie autorise 45 semaines de congé maternité.
Dans le cas du divorce, fera-t-on comme l'Espagne, où il n'est pas conditionné par une faute de l'un des conjoints ? Ou bien préférerons-nous imiter Malte, où il est interdit ? La société moderne a déjà fait son choix.
En Estonie, la notion d'autorité parentale se fonde sur la filiation, c'est-à-dire qu'elle ne peut être retiré à l'un ou l'autre des parents, même en cas de divorce. La garde des enfants est alors partagée.
En France, le viol est considéré comme un crime, passible de 15 ans de réclusion judiciaire. Ce n'est pas le cas des autres pays où il est généralement considéré comme un délit très grave, qui n'entraîne pas de condamnations aussi importantes.
Que fera-t-on dans le cas de la prostitution ? Adopterons-nous le régime suédois, où la prostitution est interdite et les clients condamnés ? Rien n'est moins sûr.
Il va nous falloir agir, discuter, se mobiliser, manifester ou prier pour que les politiques inversent une tendance profondément perverse.
Ce vote provient d'une idée lancée par l'association "Choisir la cause des femmes". Cette association est éminemment féministe. Elle a été créée à la suite de la parution du fameux "Manifeste des 343 salopes", en juillet 1971, pour fédérer le mouvement et protéger chacune des signataires. Simone de Beauvoir en a été la première présidente. Son actuelle présidente, Gisèle Halimi, a également fait partie des signataires. Le mouvement s'est fixé pour objectif d'abroger la loi de 1920 sur l'avortement. Ce fut chose faite très rapidement. Elle cherche également à promouvoir l'éducation sexuelle et la contraception. L'association se fera entendre lors du procès de Bobigny, en 1972, qui vit une jeune fille de 16 ans accusée d'avortement. Dénonçant "un procès d'un autre âge", elle prend en charge la défense de la jeune fille, et suscite un mouvement d'opinion qui aboutira à l'autorisation de l'avortement en 1975. Depuis 1974, elle a étendu son action au statut de la femme dans la société : parité sexuelle, lutte contre le viol (elle parvient à faire classer le viol parmi les crimes), représentation des femmes, violences, etc...
En 1979, l'association s'est offert un colloque à l'UNESCO (excusez du peu !) intitulé : « Choisir de donner la vie. Pouvoir prévoir, vouloir, ou refuser la vie d’un enfant. » Déjà, elle assumait ouvertement le meurtre des enfants...
Didyme
« Ce vote ne demeure néanmoins qu'une prise de position, sans engagement concret, si ce n'est la volonté de "faire progresser" le droit des femmes. »
Enfin un article pertinent sur le sujet !
Ayant suivi l'intégralité des débats à l'Assemblée (dont j'ai rendu compte sur mon blog), je me désolais de la médiocrité de la réacopshère, versant dans une démagogie de bas étage, ignorant manifestement la nature du texte adopté (une simple résolution, sans portée juridique contraignante) et son contenu (qui n'appelle pas ouvertement à l'application de la clause de l'Européenne la plus favorisée).
(NDLR : effectivement, mais nous ne voulons surtout pas que les féministes puissent invoquer ultérieurement un tel vote pour approfondir la culture de mort. Ce vote est symbolique. C'est sa dangerosité ! Ce peut être aussi sa faiblesse ! Aujourd'hui, les blogues conservateurs doivent le rappeler, car nous risquons de laisser tomber le combat)
Rédigé par : Grégoire | 25 février 2010 à 09h35