A quelques semaines des élections régionales, un livre, Régions, le grand gaspi, de Robert Colonna d'Istria et Yvan Stefanovitch(*), dresse un bilan sévère de l'utilisation par les élus de l'argent des contribuables. Les auteurs ont vite constaté que les 26 présidents de Région n'ont qu'un pouvoir, celui de dépenser. Lorsqu’on les charge d’une action, ils n’ont que le pouvoir de distribuer l’argent, pas celui de décider quelle politique mener. Ci-dessous, quelques exemples qui se passent de commentaires...
Nos élus raffolent de la pierre et du béton. Le livre cite le cas de la région Rhône-Alpes, dont le nouveau siège devrait coûter quelques 200 millions d'euros, contre les 96 millions initialement prévus. Quelques pages sont consacrées à l'ouverture, par les régions, de représentations diplomatiques dans des capitales étrangères, mais aussi dans des lieux beaucoup plus exotiques. Une spécialité, semble-t-il, de Georges Frêche, le président sortant de la région Languedoc-Roussillon. Un de ses derniers faits d'armes: le 13 avril 2009, l'inauguration à New York d'une nouvelle Maison du Languedoc-Roussillon. Il y en avait déjà à Chengdu (ville de la République populaire de Chine jumelée avec Montpellier), Shanghai, Londres, Milan ou Bruxelles...
Le conseil régional de Basse-Normandie, lui, s'est doté en 2004 d'un "nouvel axe d'intervention" : la défense des droits de l'homme. C'est ainsi que l'une de ses premières actions a consisté le 14 juillet 2004 à envoyer deux conseillers à la réception donnée par l'ambassadeur de France à Riga.
Potentats locaux, les présidents des conseils régionaux restent souvent des inconnus pour leurs électeurs, raison pour laquelle certains investissent massivement dans la communication: sondages, réceptions, logos, journaux. C'est ainsi que la région Rhône-Alpes, jugeant insupportable le trait d'union entre Rhône et Alpes torpillant la "dimension fusionnelle" du territoire, a entrepris de modifier à partir de 2004 son vieux logo. Une "virginité visuelle" qui aurait coûté au total 1,3 million d'euros. Selon une commission d'enquête parlementaire de 2005, les budgets de communication ont, en un an, augmenté de 176 % en Bourgogne, 126 % en Auvergne et 71 % en Picardie.
Le livre explore aussi "l'océan sans fond des subventions" pas ou peu contrôlées. En Bourgogne, l'assemblée régionale a par exemple trouvé en 2007 quelque 4 000 euros pour développer les échanges entre éleveurs bourguignons et touaregs et 18 000 euros pour la formation de trois jeunes rugbymen sud-africains.
Concernant les transports, les régions ont remis à niveau les voies ferroviaires secondaires. Elles ont acheté du matériel roulant très perfectionné et très coûteux. Mais les résultats sont très contrastés. Ainsi, dans le Limousin, les trains circulent presque à vide (28 voyageurs en moyenne par TER). Une desserte par cars serait moins chère et tout aussi efficace. Mais ce n’est pas à la mode…
Les gaspillages n’ont pas d’étiquette. Gauche et droite sont souvent d’accord pour voter les dépenses. En Rhône-Alpes, UMP et PS votent d’une même main la rénovation du stade de foot de Lyon. L’Olympique lyonnais étant coté en Bourse, il n’a plus le droit de recevoir des subventions publiques. Le maire socialiste Gérard Collomb, comme le département dirigé par Michel Mercier, ministre centriste du gouvernement Fillon, ont trouvé une astuce : acheter des places par milliers. Au Sénat, l’un et l’autre avaient discrètement fait passer un amendement disant qu’un club de football a une mission d’intérêt général et qu’il est à ce titre subventionnable. Voilà un accord parfait droite-gauche pour gaspiller.
A noter que l'association Contribuables Associés sort lundi un hors-série du Cri du contribuable consacré aux "gaspillages de l'argent public". Un "livre noir" bourrés d'exemples scandaleux (comme ces lobbies homosexuels christianophobes gavés de subventions publiques) à se procurer et à lire avant les élections du 14 mars.
(*): Ed. du Rocher, 17 €, 308 pages. Disponible sur Amazon.
Thibaud (merci à EVR)
les délires mégalomaniaques autant que clientélistes des nos élus locaux, Frêche en particulier, sont également développés dans le livre "DIRECTUS ET SINISTER" de l'auteur Jihel, éditions amalthée
Rédigé par : villard | 28 février 2010 à 19h40