[Communiqué de Jacques Myard, député UMP, Président du Cercle Nation et République]
Au moment où le Président de la République effectue une visite à Kigali, il convient de rappeler avec force que la France n’a pas à rougir de l’action qu’elle a menée au Rwanda pour stabiliser la situation politique et pour éviter la catastrophe.
Après les accords d’Arusha, le Président Mitterrand avait retiré tous les conseillers militaires français présents. Au moment où le Président Kagamé a ordonné d’abattre l’avion d’Habyarimana, abattu le 6 avril 1994, il n’y avait plus de troupe française au Rwanda mais des casques bleus commandés par le Général Dallaire qui s’est dérobé et n’a pas levé le petit doigt pour s’opposer au début des massacres.
Lors de l’opération Amaryllis, la France a évacué ses ressortissants, les étrangers ainsi que nombre de personnels rwandais de l’ambassade Hutus et Tutsis sans faire, bien évidemment, la différence entre les uns et les autres. Ce sont là des faits avérés.
Il est donc particulièrement scandaleux, comme l’ont fait certains médias, de mettre en avant quelques témoignages de personnels des services culturels qui n’avaient pas été évacués par les forces françaises d’Amaryllis.
La France est le premier Etat à avoir parlé de génocide après le Pape Jean-Paul II et a eu énormément de mal à convaincre les Américains, notamment, qui refusaient cette évidence pour ne pas agir.
Elle a donc supporté seule l’opération Turquoise, qui a permis effectivement de mettre un terme aux massacres, malgré les difficultés qu’il a fallu résoudre pour monter cette opération.
Il est donc entièrement faux de dire que la France avait les moyens d’empêcher les massacres dès le lendemain du 6 avril 1994.
La vérité est tout autre : l’actuel Président du Rwanda a sciemment fait abattre le Falcon qui transportait le Président Habyarimana. Il porte, à ce titre, une responsabilité énorme dans le déclenchement des massacres. C’est la raison pour laquelle il accuse des officiers français, pour mieux cacher ses crimes.
La France n’a pas à s’excuser, non à la repentance.
Jacques Myard rappelle qu’il avait activement fait partie de la mission d’information parlementaire qui a travaillé sur le sujet en 1998.
A propos de Jacques Myard : http://www.actionfrancaise.net/2010/02/26/journee-nationale-de-la-laicite/ . Une info à faire passer....
Rédigé par : Jean de Chenon | 26 février 2010 à 09h40
Réponse au communiqué « Rwanda : Non à la repentance ! » de Jacques Myard
Comment peut-on avoir fait partie de la mission d'information parlementaire sur le Rwanda et sortir dans un si petit texte autant de contre-vérités ?
• "Après les accords d’Arusha, le Président Mitterrand avait retiré tous les conseillers militaires français présents."
C'est inexact. Les accords d'Arusha, et notamment le premier accord signé le 12 juillet 1992, et immédiatement en vigueur, prévoyait que "Toutes les troupes étrangères" quittent le Rwanda dans son article 2, mais autorisait les coopérants militaires français dépendant de l'accord bilatéral de 1975 à rester sur place. Cet accord est entièrement intégré dans l'ensemble des accords d'Arusha. Donc fin 1993 lorsque les troupes de l'opération Noroît et du Dami se sont retirées officiellement avec 18 mois de retard, il restait tout aussi officiellement, mais discrètement, plusieurs dizaines de coopérants militaires.
Cf http://cec.rwanda.free.fr/documents/Arusha-1v5.pdf .
• "Lors de l’opération Amaryllis, la France a évacué ses ressortissants, les étrangers ainsi que nombre de personnels rwandais de l’ambassade Hutus et Tutsis sans faire, bien évidemment, la différence entre les uns et les autres. Ce sont là des faits avérés."
Le rapport des députés, auquel monsieur Myard a participé, dit exactement le contraire :
"« Les militaires français ont, quant à eux, exécuté les missions d'évacuation des ressortissants français et étrangers qui leur avaient été assignées, respectant strictement les ordres d'opérations. Les documents recueillis par la Mission concernant les conditions d'exécution de l'opération Amaryllis indiquent, s'agissant des rapports entretenus avec la presse, que les médias ont été très présents dès le deuxième jour de l'opération. Ils précisent que le COMOPS a facilité leur travail en leur faisant deux points de presse quotidiens et en les aidant dans leurs déplacements, mais avec un souci permanent de ne pas leur montrer des soldats français limitant aux seuls étrangers l'accès aux centres de regroupement sur le territoire du Rwanda ou n'intervenant pas pour faire cesser des massacres dont ils étaient les témoins proches. » (p 279-280 de la version PDF du rapport des députés français sur le Rwanda)"
Voir aussi à ce sujet notre communiqué du 4 février 2009 :
http://cec.rwanda.free.fr/pilotage/Communique-2009-02-04.pdf
L'Ambassadeur de France au Rwanda avait d'ailleurs inauguré une plaque commémorative sur l'ambassade de France à Kigali au nom des employés Tutsi abandonnés par l'opération Amaryllis.
Je ne prends pas la peine de continuer plus loin cette lecture ... mais je trouve que Jacques Myard devrait s'excuser de faire autant d'erreurs quand il écrit sur le Rwanda. Ceci explique sans doute cela... Qui vole un œuf, vole un bœuf !
Emmanuel Cattier
Membre de la CEC
http://www.enquete-citoyenne-rwanda.org
Copie envoyée à la Commission d’enquête citoyenne, aux associations Survie et France Rwanda génocide
Rédigé par : Emmanuel Cattier | 26 février 2010 à 21h48