par Christian Vanneste, député du Nord
Les résultats du 1er tour des élections régionales constituent un triple exploit.
À force de confier missions, rapports et responsabilités à la gauche, on est parvenu à faire comprendre aux électeurs qu’il était plus logique de donner directement le pouvoir à celle-ci.
À force de s’enliser sur la question de l’identité nationale, et de laisser traiter ce sujet par des acteurs dans des rôles de composition, on a facilité le retour du Front National.
À force de vouloir paraître plus vert que vert, avec l’absurde taxe carbone, on a permis le succès de l’imposture politique du parti écologiste.
Beaucoup d’électeurs de droite et du centre ne se sont pas sentis mobilisés par des listes trop composites et aux valeurs incertaines. Il faudra tirer de ce scrutin une double leçon pour l’UMP : la présence de candidats « de gauche » sur ses listes ne leur amène aucune voix nouvelle, bien au contraire. La posture idéologique de parti attrape-tout renvoie les électeurs de la copie à l’original, et démoralise le noyau le plus fidèle.
Ce 1er tour constitue un paradoxe : l’apparente victoire de la gauche et le véritable reflux de la droite au travers d’une abstention record expriment d’après les commentaires, la volonté de sanctionner le Président de la République. Or, celui-ci, face à la crise, et durant la Présidence européenne de la France, a pris les mesures les plus efficaces, et a dans bien des cas donné l’exemple. Son soutien constant à l’industrie devrait davantage être perçu dans notre région. En revanche, cette sanction du pouvoir national se transforme en soutien du pouvoir socialiste régional, responsable de hausses d’impôts sans précédent, pour financer des dépenses improductives. Le parti du « dépenser plus pour travailler moins », celui des 35 heures, des délocalisations et de la montée du chômage, est aujourd’hui paradoxalement récompensé des effets particulièrement durs de la crise, qui lui sont pourtant en partie imputables.
Il entend demain diriger nos régions avec la participation des écologistes et des marxistes, alors que sur des questions essentielles comme l’énergie nucléaire ou les infrastructures, la sécurité et la vidéoprotection, la liberté de l’enseignement ou l’apprentissage, ces partis ne sont d’accord sur rien. Vouloir le pouvoir pour le pouvoir relève de l’escroquerie. Le message de l’UMP pour le second tour doit être clair : l’objectif prioritaire de l’action politique est aujourd’hui de redresser notre économie, de protéger nos entreprises, et de lutter contre le chômage. Il ne faut pas que demain les régions appuient sur le frein de la décroissance quand le Gouvernement appuiera sur l’accélérateur de la reprise.
Le vote à l’aveugle dans les élections à la proportionnelle pour des Présidents de Région que personne ne connaît sauf pour des mauvaises raisons, pour des élus qui doivent leur présence sur la liste à la bénédiction de leur parti et non à la connaissance ou à la reconnaissance des électeurs peut conduire à cette absurdité : paraître approuver des élus anonymes dont on ne sait pas ce qu’ils ont fait ou ce qu’ils vont faire pour mieux manifester son mécontentement à l’encontre de celui que tout le monde connaît et dont on sait ce qu’il fait.
Il faut espérer qu’avec la réforme des collectivités territoriales, ce scrutin sera le dernier de ce mode. Même pour quatre ans seulement, il n’est pas nécessaire de faire de nos régions des temples de la dépense publique inutile et de l’opposition à la réforme indispensable pour notre pays.
- Le site du député Christian Vanneste
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