Extrait :
J’en arrive tout droit. Je ne vous parlerai guère de la manifestation. Une véritable armée de policiers, plusieurs milliers sans exagération, encerclait la Coupole de toutes parts et en empêchait physiquement l’accès. L’Etat policé dans ses plus grandes heures, et pas aimables avec ça. Ben Laden eût-il davantage mobilisé ? Les centaines de manifestants durent se parquer rive droite ( !) en face du pont des Arts, le long du Louvre. Bien plus de CRS que de participants. Les organisateurs n’ont pas vraiment à pavoiser. Où étaient-ils, au fait ? L’heure, 14h00, n’était guère propice et obligée, il est vrai. Mais tout de même, où sont passées les troupes qu’on lançait si facilement sur ce genre d’opération dans les années 80 ?
Dans l’hémicycle, c’est la foule. Trois présidents de la République, deux sortants et l’actuel. Les académiciens, mais pas tous. Pas d’ecclésiastiques, honneur à eux, suivez mon regard ! Mais bien d’autres absents, les plus fins, qui avaient compris que ce jour-là n’était pas destiné aux Lettres Françaises, mais à une opération de marketing républicain.
La nouvelle académicienne, mal assurée, sans aucun art et écorchant bien des mots, dresse très convenablement l’éloge de Pierre Messmer, au fauteuil duquel elle succède. C’est le numéro 13, horresco referens, celui de Jean Racine, que je m’empresse de citer d’après la pancarte que je brandis :
« Je ne sais de tout temps quelle injuste puissance » « Laisse le crime en paix et poursuit l’innocence ».
Les échanges qui suivent ne sont pas mal non plus. Voici quelqes extraits de l'abbé Philippe Laguérie : « de Saint Nicolas du Chardonnet, que j’ai dirigée quatorze ans, une telle mobilisation ne se serait pas contenté de quelques mails »
« j’ai fait trois manifs contre Jacques Gaillot devant la nonciature, avec succès. J’ai mobilisé les troupes devant les blasphèmes ( Ave Maria, Je vous salue Marie etc.) elles étaient au rendez-vous et nous avons gagné. Adressez-vous aux "autres".
« s’il faut, je reprendrai mon bâton de pellerin. La vie est devenue virtuelle (bientôt 2000 lecteurs sur mon blog, aujourd’hui) Mais un citoyen véridique sait encore qu’elle se fait dans la rue. La France est une cité, Polis, non encore virtuelle »
« quant à ces leaders qui ne sont plus, voyez avec les chefs que vous vous êtes donnés. D’autant que je visais surtout les laîcs (j’ai signalé la présence de mon successeur). A ceci près qu’il n’avait guère ses troupes. Un peu d’embourgeoisement, voilà tout... »
« les temps sont durs pour tout le monde, voyez-vous. Raison de plus pour saluer, avec affection, un ami d’hier, un adversaire d’aujourd’hui, un frère de demain. »
Rédigé par : Mingdi | 20 mars 2010 à 13h57