Le Père Francis Ayliès, 48 ans, fait partie de ces prêtres (Dieu merci en voie de raréfaction) qui se sentent la mission, non pas d’évangéliser, mais de« faire évoluer » l’Eglise. Et pas dans un sens plus catholique. Déjà en 2006, dans La Croix, il se lamentait :
Sera-t-il un jour possible d’officialiser l’intercommunion entre catholiques et protestants, sachant qu’il existe de nombreux couples mixtes ? Sera-t-il envisageable de donner la communion aux divorcés remariés ? Peut-on continuer à faire évoluer l’actuelle liturgie ? Y aura-t-il un espace dans l’Église pour des prêtres qui se sont mariés et qui vivent aujourd’hui une grande frustration de ne pas pouvoir œuvrer pour elle ?
Oui, le Père Ayliès est un progressiste « de classe mondiale ». Un de ces ecclésiastiques qui confondent depuis le début Vatican II et Vatican 2.0, où l’Eglise serait une gigantesque démocratie participative. Où « l’écoute » et« l’ouverture » sont une fin, pas des moyens pour faire connaître l’enseignement de Notre Seigneur Jésus-Christ.
Hostile dès le début à l’implantation de prêtres de l’Institut du Bon Pasteur à l’église Saint-Eloi, il profite de la scandaleuse caricature des « Infiltrés » pour, à l’occasion de la sortie de son roman « Le corps du crime » dont l’intrigue évoque… « le milieu traditionnaliste », faire part à la presse régionale de son « regard acéré » sur « l’affaire Saint-Eloi ». Et plus généralement tous ceux qui ont le bonheur de se situer sur sa droite. Autrement dit l’Eglise et le Saint-Père. Lire la suite...
Pour ce qui est de "l'intercommunion" entre catholiques et protestants, c'est bien entendu impossible. Rappelons que même chez les réformés, le partage de la communion avec les autres chrétiens ne va pas de soi - sauf pour l'Église réformée de France, qui a ouverte la Cène à toute personne, y compris non-chrétienne, ce qui a été le motif du départ de l'évêque (aujourd'hui Père) Michel Viot vers le catholicisme. Quant à la liturgie, elle est ce qu'elle est ; en revanche, le Père Ayliès pose de bonnes questions sur d'autres points: dans les Églises orthodoxes, il est permis aux divorcés-remariés d'accéder à la communion, selon le principe de "l'économie" du péché. Et plutôt que de parler des "prêtres mariés", pourquoi ne pas ordonner des hommes mariés, comme selon la tradition orientale ?
Évidemment, si l'Église compte revenir sur sa discipline, ce sera hors du contexte passionnel progressiste et médiatique.
Rédigé par : Montcalm | 10 mai 2010 à 09h12