Lu sur le blog de Jeanne Smits :
A-t-on découvert des enseignements séditieux, un endoctrinement fasciste, un apprentissage de la haine à Saint-Projet ? Nullement. De fait, au mépris de tout respect de la liberté, du pluralisme, de la tolérance religieuse, le principal reproche adressé à l’enseignement concerne l’esprit catholique dans lequel il est dispensé. Comme l'écrit Sud-Ouest, « il est reproché au collège de ne fournir aucun enseignement sur l’histoire des religions (hormis le catholicisme) et de distiller une instruction historique uniquement marquée par “une vision catholique du monde” qui, “en l’absence de cours d’instruction civique” ne permet pas aux élèves de “se former un esprit critique” ».
Ici on se tordrait de rire – quid de l’endoctrinement « historique » par les écoles, forcément irréprochables, qui respectent à la lettre programmes et manuels officiels – s’il n’y avait le fait gravissime de la négation des droits éducatifs des parents. L’école Saint-Projet, école catholique, serait donc coupable d’enseigner au travers d’un « prisme catholique ».
Même chose pour l’enseignement des sciences, dont l’inspecteur a déploré qu’il reste « lourd de carences ».
En fait, tout cela respire le détournement de pouvoir et la mauvaise foi. Me Thomas Rivière, président de l’association d’enseignement populaire (AEP) qui gère l’école et le collège Saint-Projet, nous a expliqué que deux inspections sont exigées, la seconde après qu’un temps soit accordé aux responsables pour se mettre en conformité avec les exigences du rectorat. Dans ce cas précis, compte tenu de la date d’envoi des conclusions de la première inspection et des vacances, le collège a disposé de deux jours et demi. Et la date de deuxième inspection est intervenue – sciemment – un jour où aucun cours de sciences n’était prévu, les professeurs n’étant même pas joignables.
Mieux, l’inspection a inventé une obligation pour l’école de suivre exactement les programmes et les rythmes d’enseignement officiels, auxquels les écoles hors contrat ne sont pas soumises, sans tenir compte du fait que les contenus obligatoires sont enseignés par « promotion » et non par année, avec un programme réaménagé sur plusieurs années.
Mais l’important, c’est le fait que le rectorat de Bordeaux se soit appuyé sur le « socle minimum de connaissances » que doit recevoir tout élève en France, quel que soit son mode d’instruction. Un corpus considérable, dont le respect dans le public et le privé sous contrat n’est pas assuré partout (faut-il obliger les élèves à les quitter sous peine d’emprisonner leurs parents), d’autant que 40 % des élèves quittent l’école primaire sans maîtriser comme il se doit la lecture et le calcul ?
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