Malgré les tentatives d’intimidation, quelques francs-tireurs refusent avec obstination de se soumettre aux tabous de la pensée dominante, et continuent de braver les foudres du politiquement correct. Avec une audience croissante.
Quelque chose est-il en train de bouger en France ? Le one man show dont on parle en ce moment à Paris n’est pas consacré, comme on pourrait s’y attendre, à taper sur le pape, les bourgeois égoïstes et les Français racistes : c’est Fabrice Luchini lisant des textes de l’écrivain très peu progressiste Philippe Muray, où il dézingue les fausses idoles de la modernité. Régulièrement accusé de toutes sortes de “dérapages”, selon le vocabulaire consacré, Éric Zemmour ne s’en est pas moins vu confier une chronique matinale sur RTL où, tous les matins à 7 h 15, il secoue le cocotier du politiquement correct, comme le 1er juin, où il fait l’éloge de l’insulte en politique, ou le 3 juin, où il démonte les faux-semblants de la lutte contre les discriminations. Et ça marche ! Tous les matins, plus de 4 millions d’auditeurs sont à l’écoute de l’émission de Vincent Parizot, qui à elle seule cumule plus de la moitié des conséquents gains d’audience réalisés par la station en 2010. Deux preuves parmi d’autres de la puissance paradoxale des quel ques esprits libres, qui, solidement appuyés sur l’opinion, parviennent à faire bouger les lignes, à passer outre les miradors des opinions interdites pour tenter de faire en sorte que le débat reste vivant et, surtout, que le réel garde droit de cité dans une parole publique qui, sans eux, se limiterait de plus en plus à une série de vœux pieux et d’illusions anesthésiantes, devenant ce que le regretté Philippe Muray appelait un « parc d’abstractions ». Des intellectuels qui, comme le note Luc Rosenzweig dans Causeur, n’ont pas peur de parler comme le peuple quand tous les autres préfèrent lui faire la leçon. Lire la suite !
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