L'affiche du second tour de la présidentielle en Pologne est désormais connue : le 4 juillet, le libéral Bronislaw Komorowski affrontera le conservateur Jaroslaw Kaczynski, le jumeau du précédent président, tué dans un accident d'avion le 10 avril. Selon des résultats encore partiels, Komorowski, représentant le parti pro-européen Plate-forme civique (PO), aurait recueilli entre 41,1 et 41,2 % des voix ; Kaczynski, le leader du parti nationaliste Droit et justice (PiS), récolterait quant à lui entre 35,8 et 37,4 % des suffrages. Le candidat de gauche Grzegorz Napieralski, a recueilli quant à lui recueilli 13,7% des suffrages.
En mai, 89% des électeurs de Napieralski déclaraient avoir l’intention de soutenir Komorowski au second tour. Autant dire que la partie est loin d'être gagnée pour Jaroslaw Kaczynski.
Le JDD nous explique le "come-back" des idées conservatrices dans la société polonaise et plus particulièrement chez les jeunes :
la mort de Lech Kaczynski a aussi modifié l’image du parti dans l’opinion publique. C’est en tout cas ce qu’affirme Adam Ostolski."Auparavant, le PiS était considéré par ses adversaires mais aussi par les élites médiatiques comme un parti de paysans, souligne le sociologue. Ce n’était absolument pas branché de voter PiS. Le président et sa femme étaient souvent tournés en ridicule. Lui était moqué pour sa petite taille, on disait d’elle qu’elle n’était pas belle, qu’elle utilisait des sacs plastique en guise de sacs à main." Les jours qui ont suivi le crash de l’avion présidentiel, journaux et télévision ont fait pénitence. Lech Kaczynski est devenu un brave homme et un bon père de famille.Les valeurs de son parti sont aussi devenues moins ringardes. "Cela a notamment eu un effet sur les jeunes, poursuit Adam Odolski. Dans les sondages, la cote de Jaroslaw Kaczynski est remontée. Quant aux électeurs du PiS, cela les a libérés. Ils ont pu ouvertement afficher leurs convictions."
Des jeunes attirés par les valeurs catholiques
Monika Mizgier est de ceuxlà. Depuis deux mois, cette jolie blonde de 30 ans travaille bénévolement pour la campagne de Kaczynski. Son CV la situe pourtant aux antipodes de l’archétype du militant du PiS décrit par les médias. Elle parle quatre langues, a étudié à Londres, souhaite intégrer l’ENA polonaise… "La mort du président a été un événement déclencheur. Je me suis dit que ma vie ne se résumait pas à l’individualisme et à la consommation, que défendent les libéraux de PO. Il faut que je défende les valeurs auxquelles je crois : le catholicisme, la famille, le respect des autres." Selon elle, beaucoup de jeunes sont dans sa situation, ne veulent pas d’une Pologne trop mondialisée, qui vivrait loin de ses valeurs. "C’est eux qu’il faut convaincre de nous rejoindre pour gagner les prochaines élections législatives, dans deux ans."
Thibaud
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