Une pluie d’ours blancs s’est abattue sur les nouveaux manuels scolaires de seconde. On en trouve quatre dans le manuel Hatier pour les secondes publié en 2010 ; quatre aussi chez Nathan, et un chez Belin. Perchés sur leurs glaçons fondants, ils appellent nos jeunes à la conscience écologique et servent l’objectif de nouveaux programmes envahis par la notion de « développement durable ».
Prix à payer pour le ralliement de Nicolas Hulot à Nicolas Sarkozy, résultat d’engagements internationaux ou mise en application du « Grenelle de l’environnement », toujours est il que les nouveaux programmes de géographie ont été entièrement reformatés dans une perspective écologiste. « L’étude du développement durable met en relation le développement humain avec les potentialités de la planète ». Cet axe central du programme de seconde contient une logique massivement malthusienne. Le rapport de l’homme à la nature n’est pas envisagé comme la découverte progressive de nouveaux moyens de répondre aux besoins humains, mais comme la consommation sans retour d’un capital limité qui ne serait pas à mieux partager, mais à libérer de la pression humaine. Cette vision sans espoir d’une planète limitée se retrouve dans un nouveau chapitre du programme d’histoire de seconde. Etudiant l’évolution de la population en Europe, il donne une occasion de rajouter un nouvel éloge de Malthus, ce pasteur protestant qui disait que les pauvres en surnombre ne devraient pas être secourus.
Le programme de géographie contient en lui-même des incitations à la propagande. Demander d’étudier « Les mondes arctiques, une « nouvelle frontière » sur la planète » permet d’insister sur le recul réel de la banquise dans ces régions sans le comparer avec son avancée autour du pôle sud.
Les manuels surenchérissent pour certains d’entre eux avec enthousiasme. Une de leurs plus belles perles pour la route. Une courbe de l’extension de la banquise autour du pôle nord ; graduée de 3 à 7 millions de km2, elle montre courbe allant de 7 millions de km2 en 1980 à la forte chute de 2007 un peu en dessous de 4 millions de Km2 de 1980 (Hachette 5e 2010 doc 1p135). Elle donne donc à l’œil l’impression de la glace est tout près de disparaître du pôle, ce qui est très loin d’être le cas.
Thibaud
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