L'AGRIF a été déboutée vendredi par le tribunal correctionnel de Paris des poursuites qu'elle avait engagées contre la présidente d'Areva, Anne Lauvergeon, pour provocation à la discrimination.
L'Alliance générale contre le Racisme et pour le Respect de l'Identité française et chrétienne reprochait à la patronne d'Areva des propos tenus lors du journal télévisé de France 2 le 16 octobre 2009. Anne Lauvergeon était intervenue en marge du quatrième «Women's Forum» organisé à Deauville. «A compétences égales, eh bien désolée, on choisira (...) la femme, ou on choisira (...) autre chose que le mâle blanc pour être clair», avait-elle alors déclaré.
L'AGRIF soutenait qu'Anne Lauvergeon avait ainsi démontré son intention de «pratiquer chez Areva une discrimination à l'encontre de ce qu'elle appelle ‘le mâle blanc’, c'est-à-dire sur un critère racial.»
«Si de telles prises de position, aussi brutalement exprimées, peuvent susciter la controverse, reconnaît le tribunal, elles relèvent cependant incontestablement d'un débat public d'intérêt général largement entretenu depuis plusieurs années dans les secteurs d'opinion les plus divers.»
Annoncer qu'on va discriminer les blancs relève «d'un débat public d'intérêt général ». Mais annoncer qu'on va discriminer les noirs ? Poser la question, c'est déjà y répondre...
Aux yeux des magistrats, Anne Lauvergeon n'a eu aucune «volonté de stigmatiser un groupe de personnes», ni «l'intention de susciter à leur égard un sentiment d'hostilité ou de rejet». Considérant que l'infraction n'était «pas constituée», le tribunal a relaxé tant France 2 que la patronne d'Areva.
En gros, Madame Lauvergeon dit "A" mais le tribunal nous assure qu'en fait, elle pense "B".
Thibaud
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.