Philippe Muray, moins d'un an avant sa mort, a décrit le pape idéal pour notre monde de fou ("Il nous faut un Pape en phase") :
"Un pape à la botte, au pied, aux ordres, aux mots d’ordre, un pape qui file doux et qui respecte les nouveaux règlements. Les nôtres. Un pape qui lâche ses bondieuseries pour notre eau bénite et ses patenôtres transcendantes pour nos homélies multiculturelles.
Un pape qui, cessant de bêtement parler des “errances de la modernité”, nous rejoigne dans nos divagations divines.
Un pape à roulettes et en culottes courtes.
Un pape citoyen.
Un pape qui sorte du Saint-Siège, une bonne fois, en poussant le cri primal, pour n’y plus jamais revenir.
Un pape qui dégraisse la doctrine, dépoussière le Vatican, se batte pour la légalisation de l’euthanasie, prenne fermement position en faveur de la procréation assistée comme pour le mariage des prêtres et l’ordination des femmes.
Un nouveau pape comme il y a de nouveaux pères,un pape qui porte le petit Jésus sur son ventre, dans un sac, comme les mamans kangourous ("Habemus mamam !").
Un pape vigilant sur le respect de la laïcité.
Un pape qui proteste avec nous contre la mises en berne des drapeaux de la République en hommage au pape défunt.
Un pape qui participe aux fanfares de soutien à Florence Aubenas et s’occupe de lâcher des ballons plutôt que de promulguer des bulles. Un pape qui milite pour les couloirs de bus, la candidature de Paris ville olympique en 2012 et l’opération "Ici c’est 100% sans tabac" (s’il pouvait, par la même occasion, nous donner un petit coup de pouce pour faire un peu remonter le oui à la Constitution européenne ce ne serait pas plus mal).
Un pape soucieux de l’amélioration de la qualité de l’air.
Un pape résolument décidé QUI laisser tomber ses lamentables discours normatifs sur le sexe pour rejoindre les nôtres.
Un pape conciliant et pas conciliaire.
Un pape bon apôtre, en somme, et conscient de tous les chantiers prioritaires qui l’attendent.
Un pape d’époque. Un pape comme l’époque. Un pape-époque. Un pape-société."
Un pape qu'ils n'auront, Dieu merci, JAMAIS.
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