Le blogueur Amaury Watremez pousse un coup de gueule, et nous avec :
« Europe 1 (…) consacre une heure à la question lundi soir. Sans honte, un des éditorialistes présents dans cette émission, Serge Askolovitch, ne peut s’empêcher de dire [qu'] « il y a des morts tous les jours en Irak, des chrétiens, des musulmans ». En gros ce n’est pas très important, cela ne vaut pas la peine de défiler. Que 52 personnes aient été tuées parce que chrétiennes cela ne choque pas. On s’habitue en somme à ses yeux. Il me fait penser à ces commentaires lus sur le net, balançant en gros que les chrétiens ayant très très méchants pendant l’histoire, il était temps qu’ils payent un peu en retour en somme, la loi du talion bien-pensante bien connue.
Pendant ces deux jours, la plupart des médias ont été plus occupés à parler des pompes à essence au retour des vacances – ça c’est important, hein- des colis piégés envoyés par quelques baltringues grecs (qui commettent des attentats par la poste, ce qui est excessivement dangereux on en conviendra).
Il n’y a pas qu’eux, dans les paroisses, on n’en parle pas beaucoup non plus, sur la base de deux considérations inavouables, « des bougnoules ça peut pas être chrétiens », « des catholiques ce sont des catholiques romains, chachas, progressouillards ou tradis peu importe mais romains ».
Ou alors on parle de malheurs exotiques, loin, très loin, de ceux dont on se sent à peine concernés mais qui donnent bonne conscience. On pleurniche à peu de frais sur les chtits n’enfants n’africains ou les chtits n’enfants asiatiques et on s’en tient là. Parce que au moins on en a parlé. Ou enfin, comme excuse on dira que l’on se soucie des problèmes de tous les frères humains, et pas seulement et exclusivement de ceux des chrétiens, ce qui revient à dire gentiment que l’on s’en fout. En effet, si l’on n’est pas capable de se soucier de ceux qui nous sont proches on est incapables de se soucier du reste du monde. On ne voit aucun ecclésiastique télévisuel en parler beaucoup non plus, s’insurger avec passion, conviction et force, après être passé au maquillage.
Les chrétiens d’Irak, ce n’est pas très vendeur. BHL n’a pas de livre à écrire sur le sujet.
Les chrétiens dits d’Orient ne souffrent d’ailleurs pas seulement de l’indifférence des chrétiens ou non chrétiens des pays riches, mais sont aussi méprisés par ceux-ci. Méprisés sur place par fois même par les pèlerins, comme en Terre Sainte, par les religieux ou laïcs présents sur place, par les communautés dites nouvelles. Il en est qui sont là-bas depuis des années et ne font pas l’effort une seconde d’apprendre ou la langue, ou de bachoter juste un peu sur les différentes confessions et traditions chrétiennes de la région, catholiques à 40%, orthodoxes à 60%. Ils célèbrent entre eux, prient entre eux, se voient entre eux, ne quittant jamais leur microcosme, s’étonnant ensuite qu’on leur parle d’apostolat, qu’ils n’entreprennent que très modérément. Pour les raisons jamais vraiment évoquées à haute voix invoqués plus haut. »
Thibaud
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