Lu dans Le Figaro :
C'est le conclave de la discorde. Pékin semble avoir décidé de continuer à défier Rome en organisant finalement à Pékin la grande «Assemblée des représentants catholiques», qui s'est terminée ce jeudi après trois jours de réunion. Le Pape avait demandé aux évêques de ne pas assister à ce rassemblement organisé par l'Association patriotique, l'organisation qui chapeaute l'église officielle catholique chinoise, sous le haut patronage du Parti communiste.
La trêve semble donc rompue entre Pékin et Rome, et les tensions, revenues, après cinq années d'apaisement. Déjà, il y a deux semaines, Pékin avait procédé à la consécration d'un évêque à Chengde, alors que le Saint-Siège n'avait pas donné son feu vert. C'est la première fois depuis 2006 qu'est rompu l'accord tacite consistant à nommer des évêques sur accord des deux parties. La réaction du Vatican a d'ailleurs été particulièrement ferme, parlant d'une «grave violation de la liberté religieuse et de conscience». Et, le 1er décembre, le pape Benoît XVI a lancé un appel en faveur de l'Église de Chine, qui «vit des moments particulièrement difficiles».
Les autorités chinoises ont fait savoir que la grande conférence de Pékin avait rassemblé 341 représentants, soit 64 évêques, 162 prêtres, 24 sœurs et 91 autres membres de la communauté catholique. Selon différentes sources, la police chinoise aurait fait le tour des diocèses pour forcer les évêques récalcitrants, Pékin voulant «le plus de monde possible sur la photo», comme l'explique un prêtre «souterrain».
Dans le Hebei, Mgr Feng Xinmao aurait ainsi été emmené de force par des policiers, après de longues heures de face-à-face, durant lesquelles plusieurs dizaines de prêtres et de fidèles ont tenté de faire barrage. Les mêmes méthodes brutales ont été employées avant la consécration de Chengde pour forcer des évêques à assister à la cérémonie.
Commentaires
Vous pouvez suivre cette conversation en vous abonnant au flux des commentaires de cette note.