Nicolas Sarkozy ne dit pas non à la construction de
minarets en France, dans Le Monde. S'il estime qu'"une réponse
tranchée" ne peut que provoquer "des malentendus douloureux", le
président français appelle toutefois à essayer de comprendre le vote
suisse.
"Peut-on répondre par oui ou par non à une question aussi
compliquée, qui touche à des choses aussi profondes?", s'interroge
Nicolas Sarkozy, dans sa première réaction à la votation du 29 novembre.
"Je suis convaincu que l'on ne peut que susciter des malentendus
douloureux, un sentiment d'injustice, blesser les âmes en apportant une
réponse aussi tranchée à un problème qui doit pouvoir être résolu au
cas par cas dans le respect des convictions et des croyances de
chacun", ajoute-t-il également, tout en rendant hommage à la démocratie
suisse, "plus ancienne que la nôtre".
Le président juge que, au lieu de condamner le peuple suisse, il
faut essayer de comprendre "ce qu'il a voulu exprimer et ce que
ressentent tant de peuples en Europe, y compris le peuple français".
"Comprenons bien d'abord que ce qui s'est passé n'a rien à voir avec
la liberté de culte ou la liberté de conscience", écrit-il, ajoutant
aussi: "nul, pas plus en Suisse qu'ailleurs, ne songe à remettre en
cause ces libertés fondamentales".
Nicolas Sarkozy se dit encore "stupéfait" des réactions "excessives,
parfois caricaturales" que le résultat de la consultation suisse a
provoquées dans certains milieux en France, estimant qu'elles reflètent
"une méfiance viscérale pour tout ce qui vient du peuple".
Thibaud
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