par Christopher Booker
Les efforts désespérés des croyants du réchauffement climatique pour défendre leur religion deviennent de plus en plus risibles, après l’épreuve infligée l’hiver dernier par tous ces scandales autour du GIEC.
Une technique familière qu’ils utilisent consiste à attribuer au réchauffement climatique pratiquement n’importe quel événement météorologique inhabituel se produisant quelque part dans le monde. La semaine dernière, par exemple, il a été rapporté que la Russie a récemment subi les températures les plus chaudes et la sécheresse la plus longue depuis 130 ans. Les responsables de la branche russe du WWF, le groupe de pression environnemental, ont bien sûr rapidement cité cela comme une preuve du changement climatique, affirmant qu’à l’avenir « de telles anomalies climatiques deviendront de plus en plus fréquentes. » Ils n’ont pas expliqué ce qui avait causé un temps chaud analogue il y a 130 ans. Et à côté de cela, fort peu d’attention a été apportée à la désastreuse vague de froid qui a frappé l’Amérique du Sud en raison de l’arrivée d’air de l’Antarctique, faisant des centaines de victimes au cours de ce qui constitue l’hiver le plus froid du continent depuis des années.
Aux États-Unis, l’Administration National pour l’Océan et l’Atmosphère (NOAA) a clamé que, selon ses données de températures mondialement célèbres, les six premiers mois de cette année étaient les plus chauds jamais enregistrés. Mais une analyse d’experts du blog scientifique américain Watts Up With That révèle que le réchauffement proclamé par la NOAA semble étrangement concentré dans les parties du monde qui disposent du moins de stations météos. Au Groenland, par exemple, deux des points les plus chauds, montrant une impressionnante hausse de cinq degrés, ne disposent d’aucune station.
Une seconde technique que les carbocentristes ont utilisé ensuite pour préserver leur croyance a consisté à répéter de manière incessante que les enquêtes officielles sur le scandale du Climategate ont lavé de tout soupçon les principaux scientifiques du GIEC impliqués, et que leur science a été « démontrée comme valide ». Mais, comme il a été noté par des critiques comme Steve McIntyre, du site Climate Audit, cela n’a rien d’étonnant, dans la mesure où les enquêteurs ont eu grand soin de n’interroger aucun expert comme lui qui aurait pu expliquer en quoi les courriels divulgués de l’Unité de Recherches Climatiques (CRU) sont accablants.
Le rapport du Groupe d’Évaluation Scientifique, dirigé par Lord Oxburgh, n’examine que 11 papiers produits par la CRU, aucun d’entre eux n’étant relié ni de près ni de loin à l’affaire. La semaine dernière, Andrew Montford, auteur de The Hockey Stick Illusion: Climategate and the Corruption of Science, a révélé sur son blog (Bishop Hill - bishophill.squarespace.com) que la sélection de ces papiers pour l’enquête a été approuvée par Sir Brian Hoskins, de l’Institut Grantham pour le Changement Climatique à l’Imperial College, et par Phil Jones, l’ancien directeur de la CRU - ceux-là même que visaient l’enquête.
Une troisième technique, la plus familière de toutes, a consisté à affirmer que les principaux sceptiques ne questionnent le dogme carbocentriste que parce qu’ils sont financés par le « Grand Pétrole » et l’« industrie des énergies fossiles ». Une histoire particulièrement bizarre s’est ainsi retrouvée la semaine dernière en couverture et en page intérieure d’un journal, intitulée « Les géants du pétrole donnent un million de livres aux climato-sceptiques. »
L’origine de ce conte était qu’Exxon Mobil, le géant du pétrole qui est la troisième plus grande compagnie du monde, a donné l’an passé « presqu’un million de livres » à quatre cercles de réflexion américains. Ceux-ci ont dénoncé les enquêtes sur le Climategate comme une opération de « blanchiment ».
Il n’était pourtant pas nécessaire de recevoir de l’argent d’Exxon pour voir ce qui n’allait pas dans ces enquêtes. Aucun sceptique connu qui s’est élevé contre elles n’a reçu un centime du Grand Pétrole. Mais l’aspect vraiment comique de l’affaire est que ces quelques sous donnés à des cercles de réflexion largement déconnectés du fond du débat ne sont rien en comparaison des sommes colossales fournies aux armées de groupes et organisations adverses.
Même les grosses compagnies du pétrole mettent depuis longtemps leurs gros budgets dans des projets destinés à montrer combien ils sont favorables à une « économie à faible consommation de carbone ». En 2002, Exxon a donné 100 millions de dollars à l’université de Stanford pour soutenir la recherche de sources d’énergies nécessaires pour combattre le réchauffement climatique. BP, qui s’est rebaptisé en 2004 « Beyond Petroleum » [« Au-delà du pétrole », NDLR], a donné 500 millions de dollars pour des recherches analogues.
L’Institut Grantham fournit un autre exemple. Il a été créé à l’École d’Économie et de Sciences Politiques de Londres et à l’Imperial College grâce à 24 millions de livres données par Jeremy Grantham, un investisseur milliardaire, pour conseiller gouvernements et entreprises sur la manière de promouvoir et d’investir pour « combattre le changement climatique », l’un des secteurs d’activités à la plus forte croissance et qui compte parmi les plus lucratifs du monde.
Comparez les fonds reçus par quelques cercles de réflexion aux centaines de milliards de dollars prodigués à ceux de l’autre bord par les gouvernements, les fondations, les multinationales, y compris celles du Grand Pétrole, et vous verrez que les carbocentristes l’emportent haut la main. Du moins financièrement. Pour la science, en revanche…
Thibaud (Source : The Daily Telegraph. Traduction : Skyfall)
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