1/ Être français, c’est appartenir à une lignée ; une
lignée « qui vient du fond des âges » (Charles De Gaulle). Parler de «
nos ancêtres les Gaulois » est globalement vrai ; car c’est reconnaître
que le peuple français demeure l’héritier des Gallo-Romains ; sa
composition ethnique est restée quasiment inchangée jusqu’au début des
années 1970 : blanche et européenne. Dans sa monumentale Histoire de la population française, le démographe Jacques Dupâquier le rappelle aux ignorants et aux malveillants.
2/ Être français, c’est appartenir à une civilisation : la civilisation européenne et chrétienne.
L’héritage spirituel et culturel prolonge ici l’héritage ethnique. Être
français, c’est partager des croyances communes et un imaginaire
commun. Être français, c’est partager la mémoire des poèmes homériques,
des légendes celtes, de l’héritage romain, de l’imaginaire médiéval, de
l’amour courtois. Etre français, c’est, qu’on soit chrétien pratiquant
ou non, participer de la vision et des valeurs chrétiennes du monde car
le catholicisme est un élément de l’identité française.
3/ Être français, c’est être de langue française ; «
la langue française notre mère » qui façonne notre esprit et est le
merveilleux outil d’exercice de notre intelligence et de découverte des
« humanités ». Un Français, c’est un Européen d’expression française.
4/ Être français, c’est partager une histoire, une mémoire,
c’est avoir en commun « un riche legs de souvenirs » (Renan) ; car « La
nation, comme l’individu, est l’aboutissement d’un long passé
d’efforts, de sacrifices et de dévouements. Le culte des ancêtres est
de tous le plus légitime » (Renan). Être français, c’est partager la
fierté de la grande épopée nationale de la Monarchie, de l’Empire et de
la République. « La patrie, c’est la terre et les morts » (Barrès). Être français, c’est avoir son patronyme inscrit, dans un village, sur
un monument aux morts commémorant la grande ordalie de 1914. Et c’est
s’interroger sur le sens de ce sacrifice et sur les exigences qu’il
nous impose aujourd’hui.
5/ Être français, c’est partager l’amour d’un territoire :
de ses terroirs, de ses paysages, de ses hauts lieux. Être français,
c’est aimer la France, ses rivages, ses vallons et ses sommets, ses
vignes et ses prairies, ses champs et ses forêts, ses chênaies, ses
châtaigneraies, ses oliveraies, ses villages, ses bourgs, ses collines
inspirées, ses cathédrales, ses églises, ses chapelles, ses sources,
ses halles au grain, ses maisons de maître et ses fermes fortifiées,
ses châteaux, ses palais et ses villes. Être français, c’est aimer le
Mont Saint-Michel, Saint-Émilion et Camembert.
6/ Être français, c’est partager des musiques et des sons,
ceux de la lyre et de la cornemuse, du piano et de la guitare, de
l’accordéon ou de l’orchestre symphonique. Être français, c’est avoir
le sens du travail bien fait, c’est rechercher une certaine perfection
dans le métier. C’est aussi, pour les meilleurs des artisans d’art, le
sens de ce qui relie l’esprit à la main.
7/ Être français, c’est partager des goûts et des odeurs. Être français, c’est partager à table des moments de bonheur. Être
français, c’est manger du cochon, de l’andouillette, du petit-salé, du
cassoulet et du saucisson. Être français, c’est partager la baguette et
le fromage, l’époisses et le maroilles, le brie de Meaux et le
coulommiers, le reblochon et le roquefort, le cantal et le laguiole. Être français, c’est goûter la Blonde d’Aquitaine et le Charolais,
l’Aubrac et la Limousine. Être français, c’est boire du vin de Loire ou
de Bordeaux, d’Alsace ou de Bourgogne. Être français, c’est déguster de
vieux alcools, du cognac, de l’armagnac, du calvados et de la mirabelle.
8/ Être français, c’est partager « Le désir de vivre ensemble »,
« la volonté de continuer à faire valoir l’héritage qu’on a reçu
indivis. (…) Avoir des gloires communes dans le passé, une volonté
commune dans le présent ; avoir fait de grandes choses ensemble,
vouloir en faire encore, voilà les conditions essentielles pour être un
peuple. (…) Le chant spartiate : “Nous sommes ce que vous fûtes ; nous
serons ce que vous êtes” est dans sa simplicité l’hymne abrégé de toute
patrie » (Renan).
Epilogue
Les mosquées et les tam-tams, le ramadan et les gris-gris, les minarets
et les boubous, la charia et la sorcellerie africaine, la langue arabe
ou l’ouolof, la arica et le manioc, le palmier et le baobab ne sont
nullement méprisables ; seulement voilà : ils ne font pas partie de la
civilisation française.
Bien sûr, les hommes et les femmes qui viennent d’autres mondes peuvent
devenir français – au sens culturel, pas seulement administratif et
social du terme – s’ils veulent et parviennent à s’assimiler. Mais ce
n’est évidemment pas à eux de changer l’identité nationale !
Il faut ici citer le sage propos de Charles De Gaulle : « C’est très
bien qu’il y ait des Français jaunes, des Français noirs, des Français
bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et
qu’elle a une vocation universelle. Mais à condition qu’ils restent une
petite minorité. Sinon, la France ne serait plus la France. Nous sommes
quand même avant tout un peuple européen de race blanche, de culture
grecque et latine et de religion chrétienne » (Cité dans Alain
Peyrefitte, C’était de Gaulle, t. 1, éditions de Fallois/Fayard, 1994, p. 52).
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