Chronique culturelle du 25 mai 2009 (3)
Alors que le Concerto est aujourd’hui largement reconnu dans le milieu de la musique classique comme l’une des pièces majeures du répertoire pianistique, on a du mal à imaginer le premier commentaire qu’en fit son premier auditeur, l’ancien professeur du compositeur et dédicataire Rubinstein.
Alors qu’en effet Tchaïkovski cherchait à obtenir de son mentor de petits conseils techniques, il se vit répondre que l’œuvre tout entière était à revoir voire à jeter. Sur ce, le compositeur en changea le dédicataire, au profit de Hans von Bülow, brillant pianiste et compositeur et ami notamment de Wagner, sans modification aucune jusqu’en 1879 (la première version date de 1874). Bien lui en prit, car alors nous n’aurions pas eu à notre disposition un tel étalage de richesse sonore, de finesse d’orchestration et de subtilité mélodique.
A l’instar des autres œuvres du grand artiste russe, le concerto déteint d’une grande sensibilité mêlant tradition russe et école occidentale, faisant de Tchaïkovski l’un des compositeurs les plus éclectiques qui fut.
Cette pièce, où les voix du piano et de l’orchestre se mêlent et se démêlent sans cesse, l’un accompagnant l’autre à tour de rôle, ou bien les deux ensembles, dans une musique tantôt vive et galopante, tantôt tendre et subtile, est l’un des symboles du romantisme dans lequel le compositeur nous ouvre réellement son âme sans parole.
Vincent
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