Tribune libre
Lors de la campagne
présidentielle de 2007, les discours de Nicolas Sarkozy annonçaient une
vraie rupture avec la politique telle qu’elle a été menée ces trente
dernières années. Une triple rupture. Une rupture avec l’esprit de Mai
68 d’abord, une rupture avec le complexe qu’avait la droite d’être elle
même, face à l’hégémonie intellectuelle de la gauche et enfin, une
rupture avec le socialisme dont la droite de Jacques Chirac puis de
Nicolas Sarkozy ne s’est jamais vraiment départie.
Deux ans
après l’élection de ce dernier, rien n’a vraiment changé. La droite
continue de se placer dans le sillage intellectuel de la gauche, en
renonçant à ses valeurs. L’UMP gouverne la France tel un bien terne
parti social-démocrate.
Qu’il s’agisse de l’ouverture à gauche, de
la destruction des repères familiaux et civilisationnels (à travers le
statut du beau parent et du travail du dimanche), de la dissolution de
la France dans le grand magma supranational et technocratique européen
(le Traité de Lisbonne, qui reprend en tout points la Constitution
pourtant rejetée en 2005, en est le symbole) ou bien de la
peopolisation vulgaire et malsaine de la vie politique, Nicolas Sarkozy
renie en bloc les valeurs de notre famille de pensée.
Ces valeurs que nous défendons et que l’UMP semble oublier, ce sont:
- le mérite (auquel se substituera bientôt la discrimination positive)
- la famille, facteur de cohésion sociale, gage de stabilité pour le présent, et de renouvellement pour l'avenir
- l’héritage de notre civilisation chrétienne et helléno-latine balayé par le règne du tout-marché et de l’individualisme roi
- la Nation, autre structure de cohésion, plus grand cercle d’appartenance, menacé par le communautarisme et le mondialisme
-
les libertés économiques et individuelles, sacrifiées au nom de la
paranoïa sécuritaire, de réglementations inutiles et étouffantes, et
d’une préoccupante aseptisation de la pensée et de notre mode de vie.
Acquis
au vote par défaut et à l’abstention massive, beaucoup d’électeurs et
d’anciens électeurs de la majorité déçus par les fausses promesses du
sarkozysme ne se reconnaissent plus dans cette façon de faire de la
politique. Un certain nombre d’entre eux aspirent à être gouvernés par
une droite qui devra s’affranchir de l’esprit de Mai 68, du
politiquement correct, du relativisme, des utopies mondialistes,
communautaristes, libertaires et étatistes. Une droite qui saura
relever les défis de notre temps tout en restant fidèle à ses valeurs.
Il
est urgent que se créé un nouveau pôle résolument conservateur à droite
de l’UMP, prenant en compte les réalités de la vie politique française,
aspirant à gouverner et ne qui ne se laisse pas gagner par la tentation
de l’isolationnisme et de la contestation stérile, comme le font les
extrêmes sans aucun résultat depuis tant d’années.
Ce pôle
conservateur (qui n'en portera pas le nom, car le mot "conservateur"
est trop déprécié), respectant les sensibilités des partis le
composant, pourra regrouper de façon non exhaustive le Mouvement Pour
la France de Philippe de Villiers, le CNI, Chasse Pêche Nature et
Traditions, les déçus de Christine Boutin, de Nicolas Dupont-Aignan ou
du Parti de la France. L’ensemble des dirigeants, des cadres et des
militants de ces partis revendiquent le service de la France et de nos
concitoyens. A cette fin, il faudra rompre avec l’égoïsme de leurs
dirigeants, les prétentions hégémoniques et les ambitions démesurées
qui ont trop souvent miné notre famille politique. Cette union ne sera
pas majoritaire, soyons réalistes, mais en pesant sur l’UMP, elle
permettra très certainement de faire cesser l’inquiétant glissement
idéologique vers la gauche qui caractérise la droite française depuis
un certain nombre d’années, et de donner un souffle nouveau à nos
valeurs.
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Thibaud
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