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Canon 522 :
"Le curé doit jouir de la stabilité et c’est pourquoi il sera nommé pour un temps indéterminé ; l’Évêque diocésain ne peut le nommer pour un temps fixé que si cela a été admis par un décret de la conférence des Évêques."
La décision de Mgr Nourichard est donc illégale, mais cet homme d'église n'en est pas à son premier défit de l'autorité papale. Il avait récemment interdit la communion sur la langue, et il tente à nouveau après plusieurs insuccès de révoquer le seul prêtre à avoir fait application du motu proprio dans son diocèse....
Rédigé par : Pierre-Marseille | 03 janvier 2010 à 18h06
A chaque rentrée, des dizaines de curés sont affectés à une autre paroisse sans protestation.
L'obéissance à son évêque est l'un des devoirs primordiaux du prêtre.
Certes, il n'est pas impossible que ce Curé soit mal vu par ses supérieurs car trop "tradi".
Pour autant, voir des fidèles manquer de respect à leur évêque en le sifflant à l'intérieur de l'église et voir leur curé refuser frontalement sa décision me chagrine beaucoup.
Et que penser du maire qui s'immisce dans les affaires de l'Eglise sans aucun complexe, pensant que celle-ci doit être dirigée par les pétitions de fidèles ...
Quelle triste histoire..
Rédigé par : françois | 03 janvier 2010 à 22h30
J'avoue que ma sympathie va spontanément pour les paroissiens et pour le curé.
Cependant, c'est toujours une défaite de la charité des deux côtés, quand des fidèles huent leur évêque dans une église.
On pourrait mettre cette information en balance avec un autre fait symétrique : dans un diocèse autrichien, il y a peut-être un an ou deux, des fidèles avaient protesté contre un évêque nouvellement nommé, car ils le trouvaient trop conservateur. Ils auraient été choqués notamment par des propos où celui-ci disait que le tsunami manifestait la colère de Dieu contre les peuples d'Asie du Sud-Est qui font du trafic sexuel de leurs enfants.
Ces deux scandales auraient pu être sans doute évités si les gens de part et d'autres étaient moins idéologues et pensaient avec leur coeur plus qu'avec leur tête. Je pense sincèrement qu'on peut conserver des opinions tranchées mais les exprimer avec doigté et amour pour ne pas heurter les autres et les pousser à réagir dans le mode de la confrontation, qui est bien lon de la charité fratarnelle.
Rédigé par : Ghalloun | 04 janvier 2010 à 01h07
Vous êtes trop gentil, François... La crosse et la mitre ne sont pas une excuse à l'égarement des hommes.
Ce diocèse, d'où est issue ma famille maternelle, est probablement l'un des pires mouroir de la Foi en France, à l'exception de la paroisse (à 14 clochers) de Thiberville.
Si l'Abbé Michel partait, ses paroissiens seraient non seulement privés de la forme extraordinaire, de la confession, des messes d'enterrement... mais de la messe tout court, leur paroisse se trouvant alors tout simplement rajoutée au doyenné de Bernay, qu'un prêtre (moderniste) dessert tout seul.
Dans ce cas précis, c'est la foi et l'attachement à l'Eglise de plusieurs milliers de fidèles qui sont mis en balance avec la volonté d'un champion du modernisme d'éradiquer le catholicisme traditionnel.
Citation fort à propos de Dom Guéranger, rappelée par Yves Daoudal sur le Forum Catholique à ce sujet :
"Quand les pasteurs se changent en loups, c'est au troupeau à se défendre tout d'abord. [...] Les vrais fidèles sont les hommes qui puisent dans leur seul baptême, en de telles conjonctures, l'inspiration d'une ligne de conduite ; non les pusillanimes qui, sous le prétexte spécieux de la soumission aux pouvoirs établis, attendent pour courir à l'ennemi, ou s'opposer à ses entreprises, un programme qui n'est pas nécessaire et qu'on ne doit point leur donner."
Les fidèles des diocèses de Nestorius, Docète, Arius et des évêques jureurs auraient-ils dû ne pas se révolter ?
Nul n'est tenu d'obéir contre sa conscience, en particulier quand la matière est si grave (en l'occurence, privation des Sacrements pour plusieurs milliers de personnes, et cela sans aucune raison justifiant une telle sanction).
Quand l'écart se creuse entre le clergé et le Saint Père, suivre le Saint Père : c'est ce que font cet abbé et ses ouailles.
Si la réaction des fidèles de Thiberville vous semble excessive, dites-vous que ce pasteur, qui se dresse contre Rome pour imposer sa "révolution" putréfiée à des brebis réticentes, a autant de légitimité que sa théologie hérétique : aucune.
Qu'y a-t-il de plus urgent ? L'obéissance à un prélat qui se soucie de doctrine comme de sa première chasuble, ou la sauvegarde des âmes ? D'autres paroisses, qui ont eu à subir le même "redressement" par le passé, se sont écroulées et sont maintenant désertes.
"Messire Dieu premier servi" ! A défaut de se sauver lui-même, ce seront autant de paroissiens que cet idéologue ne perdra pas avec lui.
Certainement, cet évêque a besoin de nos prières, car en laissant se damner les âmes dont il est responsable, en persécutant ceux qui veulent les sauver, il s'assure pour lui-même un châtiment redoutable.
A défaut de le sauver, la réaction franche et instinctive des paroissiens de Thiberville aura au moins le mérite de faire réfléchir ceux qui croient que le modernisme gallican est l'expression unique et légitime de l'Eglise en France.
Et je termine mon propos en précisant que je ne suis pas traditionnaliste. En revanche, j'ai subi ce diocèse, ainsi que deux autres du même type, jusqu'à quitter l'Eglise pour rejoindre la Réforme. Belle action apostolique moderniste, en vérité.
Rédigé par : AncillaDomini | 04 janvier 2010 à 05h01
Merci François, j'ai cru être esseulé en pensant ceci.
Je ne sais pas du tout ce qui se passe la bas, je suis bien trop du Sud pour le savoir, mais il existe deux axes que tout un chacun devrait mettre en oeuvre:
-ce n'est pas vous qui sauverez l'Eglise, c'est l'Eglise qui vous sauvera. En cas de difficultés, ce n'est pas par la confrontation que les problèmes vont se résoudre.
-RIEN dans l'église ne peut être fait dans la rupture.
Rédigé par : Vince | 04 janvier 2010 à 08h42
Cher François, les fidèles qui sifflent, siffelent un évèque rebelle contre le Très Saint Père le Pape... Vous me parlez de l'obéissance à une evèque, moi je vous parle de conformiter au droit canon de l'église et son chef le Pape... l'eveque dans la constitution de l'église est normalement un simple intermédiaire entre Rome et les curés, le curé étant l'unité de base et la première auttorité de proximité dans le droit de l'église. Vous en trouverez une illustration très claire dans le motu proprio qui laisse le curé être le premier décideur. Vous verrez d'ailleurs de vous même que le recours formuler par l'abbé michel devant les autorités romaines sera couronné de succès, car il est tout bonnement dans son bon droit, en conformité avec les canons de l'église...
Il faut de l'amour certe mais il faut aussi que les eveques français de tout bord cesse leur gallicanisme ! car on peut reprocher à la FSSPX de l'avoir été mais des Mgr Gaillot ou Nourichard le sont tout autant pour une autre idéologies...
Rédigé par : Pierre-Marseille | 04 janvier 2010 à 16h26
Pierre-Marseille, on peut être choqué à juste titre du comportement de Mgr Nourrichard mais cela ne justifie pas de dire n'importe quoi.
Vous vous fondez sur l'article 522 du CDC pour qualifier d'"illégal" la décision de l'évêque alors qu'il est tout à fait légal de nommer des curés pour une durée déterminée en France puisque la conférence des évêques l'a admis. Mais cela n'est de toute façon pas le sujet puisqu'ici il s'agit plutôt de la bonne application ou non de l'article 538 du CDC
"La charge du curé cesse par révocation ou transfert décidé par l'Évêque diocésain selon le droit, par renonciation présentée pour une juste cause par le curé lui-même, et qui n'a de valeur que si elle est acceptée par l'Évêque, et enfin à expiration des délais si, selon les dispositions du droit particulier dont il s'agit au ⇒ can. 522, le curé avait été constitué pour un temps déterminé. "
Ensuite, je vous invite au plus vite à lire Lumen Gentium chap III. ou le catéchisme de l'Eglise catholique articles 874-896. Votre affirmation : " l'eveque dans la constitution de l'église est normalement un simple intermédiaire entre Rome et les curés, le curé étant l'unité de base et la première autorité de proximité dans le droit de l'église." est une pure hérésie.
Par exemple : CEC 895 : " Ce pouvoir qu’ils (les évêques) exercent personnellement au nom du Christ est un pouvoir propre, ordinaire et immédiat : il est soumis cependant dans son exercice à la régulation dernière de l’autorité suprême de l’Église " (LG 27). Mais on ne doit pas considérer les évêques comme des vicaires du Pape dont l’autorité ordinaire et immédiate sur toute l’Église n’annule pas, mais au contraire confirme et défend la leur. Celle-ci doit s’exercer en communion avec toute l’Église sous la conduite du Pape"
Rédigé par : Damien | 04 janvier 2010 à 23h17
Que le droit canon soit bien ou mal utilisé n'a aucune importance : c'est un procédé moderniste* classique que d'utiliser tous les moyens en place pour neutraliser un par un leurs adversaires et pousser tranquillement leurs pions. L'objectif étant toujours d'amener une révolution complète de l'Eglise, en interne (encyclique Pacendi, St Pie X).
Jamais d'opposition directe, sauf si celui auquel on s'oppose est loin (le Pape) et/ou désinformé par d'autres modernistes assurant le filtrage et la "rectification" de l'information montante et descendante (on pourrait revenir sur les origines de l'affaire Williamson et sur le pétard mouillé qui a suivi).
Les modernistes n'ont plus besoin de se cacher depuis bien longtemps en France : ils sont si bien en position de force que la plupart des fidèles se croient catholiques alors qu'ils ne le sont pas, et que tout le pays fustige ceux qui le sont vraiment.
* pas seulement moderniste : c'est un classique de la tactique, aussi bien militaire que politique ou économique
Rédigé par : AncillaDomini | 05 janvier 2010 à 05h03
S'abriter derrière le droit canon me semble un peu lâche et formaliste. Les prêtres manquent et il convient de répartir leur influence dans tous les points du diocèse. Le curé n'est pas propriétaire de sa paroisse comme les paroissiens ne sont pas propriétaires de leur curé. Ce n'est pas une question de "tradi" ou pas "tradi": chaque prêtre reçoit une mission de son évêque: il peut être appelé à exercer cette mission ailleurs ou à être maintenu sur place: cela fait partie de la promesse globale faite lors de son ordination par chaque nouveau prêtre de se soumettre à l'évêque actuel et à ses successeurs.
Une dernière précision: tout changement est décidé, j'en suis convaincu, après concertation ( à moins que le prêtre refuse rencontres et dialogue. Ce n'est pas l'arbitraire qui l'emporte, mais l'accord entre deux personnes de Foi et de bonne foi.Aucun prêtre n'est éternel et les paroissiens gâtés de Thiberville n'auront pas définitivement la chance de disposer d'un prêtre pour si peu de communes!
Rédigé par : Millais François | 11 janvier 2010 à 16h17