Le relativisme juridique consiste à attribuer à certains des droits que d'autres n'auront pas, et ce en raison - non pas du code civil ou pénal - mais du statut de l'accusé. Certains accusés valent plus cher que d'autres, surtout au pays de l'égalitarisme républicain.
Il est tout de même curieux de voir que le mot "égalité" est inscrit sur toutes les mairies de France, et de constater les manquements graves à ce principe. Prenons, par exemple, la dénonciation. Suite à l'arrestation de deux prêtre dont un est soupçonné de pédophilie, les médias français se rabattent sur le cas français, et commencent à saper le clergé français, encore épargné par les scandales jusqu'ici. Que peut-on lire ? Le Point rapporte et insiste sur l'affaire Pican, du nom de cet évêque de Lisieux qui refusa de dénoncer un prêtre car il avait eu connaissance des actes pédophiles par la confession, sujette au secret ecclésiastique. Le secret de la confession apparaît alors comme une horreur à éliminer, même s'il est assimilable au secret professionnel.
Pourtant, quand il s'agit de leur propre "secret professionnel", certains journalistes ne transigent pas. Où sont les preuves ? Le documentaire "Les infiltrés", qui sera diffusé sur France 2 mardi prochain, approfondit le thème des "prédateurs sexuels" ; ce fut l'occasion pour les journalistes de dénoncer (ici et là)chacun de ceux qu'ils ont pu rencontrer. Figurez-vous que cela ne fait pas l'unanimité ! Dominique Pradalié, secrétaire général du Syndicat national des journalistes, conteste haut et fort : « Les journalistes n'ont pas à donner leurs sources. C'est une question de principe. »
Puisque l'invocation des principes suffit à réaliser un argumentaire simple et efficace, j'ajouterai donc : "le secret de la confession, c'est aussi une question de principe !".
Cette justice médiatique à double vitesse n'est pas cantonné aux seuls cas de pédophilie. Prenons ainsi l'accusation d'antisémitisme. Il suffit que le prédicateur de la Maison Pontificale compare l'antichristianisme à l'antisémitisme pour que nos journaleux parlent de "polémique" et pour que certains Juifs s'offusquent. C'est vrai que pendant des années toutes les associations anti-racistes ont sans cesse fait référence à la Shoah pour justifier leur existence, mais cela ne fonctionne pour l'Église catholique. Non, elle, elle est à la limite de l'antisémitisme, vous comprenez ? Elle est "ambigüe".
De même, la prescription est quelque chose d'inacceptable quand cela concerne les USA, mais quand elle concerne la justice ecclésiastique, elle n'est pas acceptable. Ce prêtre américain aurait du être condamné, coûte que coûte !
Dans la série des incohérences journalistiques que nous commençons à lister, signalons que le pédophile qui vient d'être condamné à Saint-Brieuc n'était pas non plus prêtre !
Ce qui n'empêche pas l'Église de connaître ces dernières années un certain regain, comme le suggère ces témoignages et le nombre de baptêmes d'adultes.
Didyme
Bonjour,
attention à une confusion, souvent faite sur cette question du secret de la confession.
Un prêtre ne peut pas se confesser à son évêque. Justement pour que son évêque puisse rester libre vis à vis de ce prêtre. Le secret de confession étant absolu, un évêque serait en effet dans l'impossibilité de sanctionner un prêtre ou de le dénoncer s'il l'avait entendu en confession. C'est pour cela qu'on a édicté cette loi pleine de sagesse.
Quand on reproche à des évêques de ne pas avoir dénoncer leur prêtre, on ne remet pas en cause le secret de confession , mais plutôt un certain secret de confidence : le prêtre a pu se confier à son évêque , ou celui ci a pu recevoir des confidences, en dehors de la confession. Il me semble important qu'en cas de pédophilie, ces confidences ne soient pas tenues secrètes, et n'empêchent en rien de livrer le prêtre à la justice.
On reproche à Mgr PICAN de ne pas l'avoir fait, au nom du secret de confidence. la justice a jugé que ce secret ne tenait pas face à des crimes ( contrairement au secret de confession ).
Rédigé par : abbé PHG | 04 avril 2010 à 00h36