Cette semaine, Les destinées sentimentales de Jacques
Chardonne (1935, Albin Michel)
Jacques Chardonne décrit à travers ces pages, les cœurs de quelques personnages, leurs sentiments, leurs désirs et leurs espoirs, qui changent, se meuvent, puis s'accommodent du destin, soulignant que « l'amour, c'est beaucoup plus que l'amour ». Ainsi, Pauline Pommerel, épousera le Pasteur Jean Barnery. Ils quitteront les leurs, pour vivre, indolents, sur les bords d'un lac suisse. Mais la paresse et l'égoïsme de leur amour ne durera pas bien longtemps : le couple sera rappelé à ses obligations familiales, Jean Barnery devant reprendre la fabrique de Porcelaine à Limoges. Au-delà de Jean et Pauline, l'auteur décrit un monde qui meurt : la bourgeoise protestante du début du siècle dernier, producteurs de Cognac et fabricants de Porcelaine, à qui la guerre de 1914 marquera un coup fatal, entrainant la mondialisation et la fin du commerce traditionnel : ce n'est plus l'objet le plus beau qui se vend et qui rapporte, mais bien la chose la moins chère. Le lecteur voit s'enfuir au fil des pages, le faste des châteaux alentours de Limoges, les bals, où les générations se mélangent, les promenades au bord des claires, le canotage sur la Vienne ou la Charente. Ce qui semblait facile, joyeux, léger, alors que Pauline était encore jeune, apparaît dur, trouble, morne à l'aune des années enfuies. A titre anecdotique : l'accident que Jean aura dans sa fabrique est en tout point similaire à celui de Sauviat, personnage de Balzac, dans "le curé de village"
André pour Robert
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