l’anglais est la «langue source» de 75% des documents rédigés par la commission, contre 8,32% pour le français et 2,74% pour l’allemand. Bien sûr, les documents définitifs seront, un jour ou l’autre, plutôt l’autre d’ailleurs, traduits dans les autres idiomes de l’Union, et notamment en allemand et en français, les deux autres langues de travail de la Commission. Mais, désormais, presque tout le travail préparatoire s’effectue en anglais ce qui oriente évidemment le fond des textes.
L’essor de l’anglais, qui a ramené toutes les autres langues de l’Union au rang de langues tribales, a été extrêmement rapide. Il a commencé avec l’élargissement aux pays nordiques, en 1995 (et non avec l’adhésion de la Grande-Bretagne et de l’Irlande en 1973, ces deux pays ayant toujours respecté les accords Pompidou-Heath et envoyé à Bruxelles des diplomates et fonctionnaires parlant français). En 1997, l’anglais passe devant le français comme langue source des documents (c’est-à-dire comme langue d’origine), avec 45 % contre 41 % pour le français et 5 % pour l’allemand. La part d’utilisation du français s’est ensuite littéralement effondrée : 32 % en 2000, 26 % en 2004, 12 % en 2008. Avec moins de 10 %, la langue française n’est désormais plus qu’une langue anecdotique au sein de la Commission.
Thibaud
"Presque tout le travail préparatoire s’effectue en anglais ce qui oriente évidemment le fond des textes."
Que faut-il comprendre à cette phrase stupéfiante ? Que, parce que les Européens s'exprimeraient en anglais, ils seraient maraboutés par l'odieuse idéologie sionisto-capitaliste-impéraliste-ultra-libérale américaine ?
Mais alors, que propose l'auteur de l'article ? Que les Européens s'expriment de préférence en français, ce qui orienterait insidieusement "le fond" de leurs décisions dans le délicieux sens stato-gauchiste préféré des Français ?
Mais qu'en diraient les Italiens ? Ne préféreraient-ils pas que toute l'Europe pense en italien, ce qui diffuserait subrepticement l'idéologie maffieuse de la 'Ndrangheta dans les décisions européennes ?
Et les Allemands ? Ne vont-ils pas se battre pour que les débats aient lieu en allemand, ce qui pourrait donner des textes néo-nazis, voire pédophiles-écologistes, puisque l'on parlerait alors la langue de Cohn-Bendit ?
Hélas, les Grecs risquent de n'être pas d'accord. Ils vont probablement tenter d'imposer leur langue, afin que "le fond" des directives de Bruxelles prenne un tour résolument pro-déficit, à moins que ce ne soit néo-païen, voire pédérastique.
Rédigé par : Robert Marchenoir | 05 octobre 2010 à 12h15
Mon point de vue est totalement différent.
Parler anglais est parfait. En tout cas meilleur que de recourir à des "langes tribales" corrompues par l'anglo-saxon (n'insultons pas Shakespeare !)
Si j'écoute la TV, je n'entends que cette langue :
- Le tennisman X joue Y (c'est bien la traduction "mot à mot" de l'expression anglaise);un journaliste français dirait "X joue contre Y";
- La jeune fille a été abusée par Paul :
un journaliste français dirait "Paul a abusé de la naïveté de la jeune fille" ou même "elle a été violée par Paul". En fait, le français inculte comprend l'expression "être abusée" sans recours au terme 'violer'.
On pourrait citer nombre d'occurrences d'anglicismes qui résultent de l’ignorance des deux langues; et en particulier des formes transitives ignorées de la langue anglaise.
Rédigé par : René de Sévérac | 05 octobre 2010 à 15h14