Polydamas pousse un coup de gueule à propos de la continence avant le mariage que ne vivent plus de trop nombreux jeunes catholiques :
J'ose encore espérer que l'hypocrisie est quelque part un signe qu'ils
ont conscience de ne pas être dans le catholiquement acceptable (...).
j'avais coutume de dire que les tradis et les cathos n'étaient pas
meilleurs que les autres, qu'ils avaient juste de plus hautes
aspirations, que c'était déjà pas mal. (...) Mais non, même pas. Et même pas parmi
ses propres potes. On est seuls, je suis seul. Alors, à quoi bon
maintenir cette fidélité lorsque le jeu est biaisé ? A quoi bon être le
seul imbécile à se garder de tels gestes ?
L'idéal de s'offrir complètement et entièrement le jour de son mariage,
(...) me parait pourtant valoir la peine de
se battre, de faire attention. Il s'agit là du meilleur moyen et du
seul de garder sa liberté à tout moment. Aimer n'est pas un vain mot,
n'est pas un idéal pour les pourceaux, c'est un engagement de toute une
vie, qui réclame une décision de tout son être, spirituellement et
charnellement, il faut s'y préparer du mieux possible. Je suis
d'ailleurs régulièrement heurté par la rapidité avec laquelle certains
disent "aimer" leur partenaire d'un soir ou d'une semaine. Sans même
avoir approfondi, avoir grandi, ils balancent ces mots à tous les
vents, à la première ou au premier qui passe, alors que ces mots sont
justement ce qu'il y a de plus sacré, qu'ils sont le signe définitif de
celui à qui ils ont décidé de se donner. Pas de problèmes, ils
connaissent à peine la personne, mais on lance du "je t'aime" et du
"mon amour", à toutes les sauces, sans voir qu'à force de niveler le
vocabulaire, ils finissent par fouler aux pieds le concept d'amour même.
Préservez votre liberté, vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites et que vous vous faites.
Et pour finir, on pourrait évoquer les conséquences dévastatrices sur
les gens qui tiennent. Le règne de la suspicion, du doute et de la
remise en cause. Si une fille un peu mignonne affirme qu'elle n'y a pas
touché, on a du mal à y croire, et si elle y a touché, on se demande ce
qui l'empêche de recommencer, après tout, la chair est si faible.
Mieux, la morale, je m'en fiche, ce n'est pas ça qui me fait tenir,
mais plutôt une certaine idée des choses, de la manière dont elles
doivent se dérouler. On pourrait presque dire que ce qui me fait tenir,
c'est le mépris que j'éprouve envers eux, c'est la peur panique de leur
ressembler, bref, de l'orgueil. Démesuré, et quelque part, encore plus
grave que leur faute à eux.
L'orgueil qui, dans ce domaine comme dans d'autres, peut jouer de bien vilains tours... Mieux vaut sous-estimer sa volonter que la surestimer et anticiper afin de ne pas se retrouver en situation impossible à gérer.
J'ai pour ma part la chance et je rends grâce à Dieu pour cela, de fréquenter des filles "biens" et des garçons sérieux. C'est-à-dire des personnes qui se battent au quotidien pour vivre chastement. Comprendre : dans la continence pour les célibataires, dans la fidélité, le respect de l'autre et l'ouverture à la vie, don de Dieu, pour les époux. Concernant les célibataires dont je suis, on ne dira jamais assez l'importance de l'entourage, des ami(e)s pour devenir ou rester chaste. Notamment des ami(e)s du sexe opposé. Il convient donc, tout en étant (plus qu'un minimum) dans le monde (sans en être!) de se ressourcer régulièrement auprès de chrétiens partageant le même idéal afin de partager ses doutes, ses espoirs, de se relever ou de relever l'autre, etc.
La prière quotidienne favorise également la chasteté, nombreux sont ceux qui peuvent en témoigner. La pratique régulière des sacrements aussi.
Surtout, ne cédons pas à la tendance du moment qui est de tolérer. Si un(e) ami(e) se met à faire n'importe quoi (par exemple à mal se tenir en soirée), le devoir du chrétien est de lui rappeler qu'il agit contre la volonté de Notre Seigneur Jésus Christ. Il ne s'agit bien évidemment pas de le juger. Mais quand on aime quelqu'un, on ne le laisse pas s'embourber dans la culture de mort. Et tant pis pour les moqueries, au diable la réputation ! Quand on compare ces désagréments à ce qu'ont enduré les premiers chrétiens, on relativise...
Cette culture de vie, nous devons bien évidemment la vivre à chaque instant de notre pèlerinage sur terre. Ne jamais y renoncer, même si c'est difficile, même s'il peut arriver de chuter et/ou d'avoir des périodes de découragement. Même si rien n'est fait pour nous y aider (le rôle du chrétien en politique est justement de créer les conditions permettant le Salut du plus grand nombre). Nous devons aussi la partager. Il ne s'agit pas d'imposer la vérité par la force, la vérité s'impose d'elle-même à nous : encore faut-il en avoir entendu parler. Mais pourquoi donc la garder sous le boisseau ? Si nous aimons vraiment notre prochain, nous n'avons pas le droit de nous taire.
Parce que militer pour la vie, ça n'est pas seulement se rendre une fois par an à une marche pour la vie...
Thibaud
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