Lettre ouverte à M. Etienne Pépin, Directeur de RCF en Berry
Comme dans de nombreuses villes de France ce samedi 20 novembre, un "chapelet pour la Vie" s'est déroulé à Châteauroux, à l'appel de SOS Tous-Petits, et en co-organisation avec l'Institut Civitas. Environ 90 personnes se sont rassemblées à 17h place de la République à Châteauroux. Parmi ces personnes, beaucoup de jeunes filles, ainsi que quatre prêtres. Durant une heure, malgré les blasphèmes, les insultes et les menaces de quelques contre-manifestants, nous avons prié pacifiquement.
Quelle n'est pas dès lors notre surprise de prendre connaissance d'une émission insultante et mensongère de RCF en Berry diffusée ce lundi 22 novembre. Il s'agit en fait d'un éditorial hebdomadaire que l'on doit à Etienne Pépin, Directeur de RCF en Berry et qui s'intitule pour l'occasion "Non l'Eglise catholique n'est pas intégriste". Pour ceux qui ne le sauraient pas et qui liront la suite, précisons que RCF signifie Radios Chrétiennes en France.
M. Etienne Pépin consacre donc son éditorial à cette action de prière, qu'il qualifie de "manifestation odieuse sur le thème anti-avortement". Avec une diction nerveuse, il nous parle des "intégristes qui ont manifesté ce week-end partout en France parfois de manière violente", une "violence provoquée par des milieux intégristes gratuitement contre l'avortement", insiste-t-il.
Très énervé, le Directeur de RCF en Berry en rajoute encore : tout cela est le fait de "militants limite sectaires, trop fondamentalistes", des "intégristes qui ne sont surtout pas et toujours pas (sic) reconnus par le Pape, salissant notre église chrétienne".
Rien que ça. Et en seulement deux minutes.
Il convient donc de répondre à M. Etienne Pépin.
Vous parlez d'une "manifestation odieuse sur le thème anti-avortement". On serait en droit d'attendre que ce qu'un Directeur d'une Radio Chrétienne en France trouve odieux, ce soit l'élimination méthodique, chaque année en France, de plus de 220 000 petites victimes innocentes. Mais passons. Il y a bien longtemps que les journalistes, même prétendument chrétiens, nous ont habitué à leur indignation sélective.
Si vous aviez été sur place, vous auriez pu comparer deux comportements. D'un côté, ceux qui, pacifiquement et sans aucune haine, prient pour les victimes de l'avortement, pour ces enfants que l'on tue dans le ventre de leur mère, mais aussi pour ces mamans en détresse. De l'autre, ceux qui vocifèrent et voudraient volontiers l'affrontement. Face à des enfants, des femmes, des prêtres, ils éructent des chants blasphématoires, des obscénités sans nom, voire des appels au crime. Ainsi, à Châteauroux, on put entendre, entre autres amabilités, des appels au viol.
Odieux, disiez-vous, M. Etienne Pépin ? Où est la manifestation odieuse ?
Vous parlez de "violence". Pourtant, à Châteauroux comme dans de nombreuses autres villes de France, notre seule arme, c'était notre chapelet. On ne peut pas en dire autant des contre-manifestants, militants d'officines anarcho-communistes et autres partisans de la "liberté d'oppression", venus bien souvent masqués, parfois casqués et armés de barres de fer. Il suffit de jeter un rapide coup d'œil sur les nombreuses photos prises ce samedi dans différentes villes de France pour pouvoir vérifier sans nul doute que la violence n'est pas de notre côté.
Pour le reste, M. Etienne Pépin, nous n'avons nul besoin d'une attestation de votre part pour pouvoir nous définir comme catholiques. Il nous semble même, à l'écoute de vos propos, que vous ne soyez guère un spécialiste de doctrine catholique ou de théologie morale catholique. Et nous nous inquiétons : que faîtes vous donc à RCF, M. Etienne Pépin ?
Mais rassurez-vous, M. Etienne Pépin, si nous nous croisons un jour, et que je mette la main à la poche, ce ne sera que pour sortir mon arme de prédilection, ce chapelet qui vous fait si peur, et pour prier aussi pour vous.
Alain Escada, secrétaire général de l'Institut Civitas
PS : en raison du caractère insultant des propos de M. Etienne Pépin, nous lui envoyons également un droit de réponse et nous nous réservons la possibilité, en accord avec notre avocat, d'intenter une procédure en justice.
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