NON au travail dominical !C'est fin 2008 qu'un projet de loi s'élabore visant à autoriser, dans les grandes métropoles, les "grandes surfaces" ainsi que les autres types de commerces et prestataires de services à travailler le dimanche. En janvier 2009, l'examen de ce projet de loi par l'Assemblée nationale est reporté. Entre-temps amendé, il est, sur insistance personnelle de Nicolas Sarkozy, soumis au vote des parlementaires durant la période estivale moins propice aux contestations. L'Assemblée nationale approuve le texte de loi dit Mallié le 15 juillet, par 282 voix contre 238. Ensuite, toujours en juillet et cette fois de nuit, le Sénat adopte ce même texte de loi Mallié par 165 voix contre 159. Début août, le Conseil constitutionnel, saisi par les parlementaires de l'opposition, valide l'essentiel de la loi. Le 17 septembre, le ministre des "affaires sociales" a signé le décret en Conseil d'Etat précisant les modalités de création des périmètres d'usage de consommation exceptionnel (PUCE)
La loi Mallié crée :
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les PUCE, "Périmètres d'Usage de Consommation Exceptionnel", limités aux zones urbaines de plus d'un million d'habitants, comme Paris, Aix-Marseille et Lille;
- les "Zones Touristiques d'Affluence Exceptionnelle ou d'Animation Culturelle Permanente", qui concernent officiellement 497 communes et 29 zones touristiques et qui, dans la réalité, peuvent inquiéter environ 6.000 communes. En effet, la France étant la première destination touristique au monde, de nombreuses communes peuvent être considérées comme "d'intérêt touristique".
La loi Mallié ne garantit le principe du doublement de salaire et du repos compensateur au moins égal au temps de travail du dimanche que pour les personnels des commerces situés en zone PUCE. Pour les autres, ni le principe du volontariat ni celui des compensations ne s'appliquent. Autrement dit, ils n'auront pas le choix de travailler ou non le dimanche, dès lors que leur employeur l'a décidé, et ils seront payés au même tarif que les autres jours.
Et aucune étude d'impact n'a été réalisée pour estimer raisonnablement l'effet sur le petit commerce ou sur l'emploi.
Et qui a évalué les conséquences pour la vie familiale des travailleurs du dimanche ? Qui a évalué ce que priver des dizaines de milliers d'enfants d'une vie familiale correcte peut avoir comme conséquence pour la société de demain ? Combien de cas particulièrement difficiles ? Familles dont les enfants sont instruits en internats, couples dont le mari est en tournée commerciale durant la semaine,..., il y a tant d'exemples de familles pour lesquelles le dimanche est essentiel pour se retrouver.
Enfin, quelle habile façon d'accentuer encore la déchristianisation de la France, n'est-ce pas ? Tout régir autour d'une société matérialiste sans plus laisser de place à la vie spirituelle. En oubliant qu'une société qui se prive aussi volontairement de Dieu s'assure un bien sombre avenir. Sans foi, sans morale, sans repères.
Une loi qui doit donc être combattueInique, néfaste, anti-chrétienne, anti-familiale et anti-sociale, la loi Mallié instaurant la fin du repos dominical doit être fermement combattue. Il ne s'agit pas de poursuivre une chimère. Il s'agit avec foi, espérance, méthode et efficacité de mener la bataille jusqu'à son terme et, si Dieu veut, mais oui, de l'emporter.
Dès aujourd'hui, organisons-nous ! Associations de catholiques, associations familiales, associations de commerçants, associations de consommateurs, associations culturelles, associations sportives, que sais-je encore, vous avez là un rôle extrêmement important à jouer. Le pouvoir des groupes de pression est une réalité. J'en veux pour preuve que si Lyon, deuxième agglomération de France, est exclue de la loi Mallié, c'est en grande partie grâce au travail de lobbying d'associations catholiques militantes, comme le soulignait le journal Le Progrès du 20 mai 2009.
Et, au-delà des associations, c'est chaque Français conscient de l'importance de l'enjeu qui peut participer à ce vaste mouvement de pression que l'Institut Civitas veut propager à travers toute la France. C'est chaque famille française qui se voit investie d'un pouvoir bien réel et qui doit mesurer la nécessité de l'utiliser.
Et l'essentiel est ici : le classement d'une zone touristique sera opéré par arrêté du préfet sur proposition du maire. Aux termes des dispositions du décret signé le 17 septembre, le conseil municipal adressera en préfecture une demande de création de PUCE. Il reviendra au préfet de notifier et motiver sa décision. La procédure est la même pour les "Zones Touristiques d'Affluence Exceptionnelle ou d'Animation Culturelle Permanente".
L'Institut Civitas ne cesse de répéter que si restauration de la France il doit y avoir, ce sera à partir de l'échelon local. Nous entendons bien le démontrer par cet exemple concret et user de toutes les techniques de lobbying pour dissuader un maximum de maires de satisfaire les seuls intérêts d'un libéralisme mercantile contre le bien commun.
Le début de campagne contre le travail dominical entamé en juillet par l'Institut Civitas prend donc dès aujourd'hui un essor tout particulier dont l'objectif vise à propager... la non-application de la loi. Jeanne Smits (Présent, 25 juillet 2009) ne manqua pas de signaler que l'Institut Civitas était le premier mouvement, du côté catholique, organisant la riposte. Déjà, des milliers de tracts et d'affiches dénonçant cette loi ont fait leur apparition grâce à quelques bienfaiteurs et quelques militants. Il s'agit maintenant de passer à la vitesse supérieure et d'utiliser les techniques les plus performantes du lobbying.
Pour atteindre notre objectif, il y a lieu d'obtenir une combinaison d'éléments :
- par la proclamation publique de notre fidélité à ce commandement de Dieu, obtenir les grâces du Ciel;
- par la pression sur les élus locaux, obtenir une véritable prise en compte à l'échelon des mairies;
- par la pression en tant que consommateurs, obtenir une véritable prise en compte à l'échelon commercial et économique;
- par l'importance de notre initiative, entraîner dans notre sillon l'ensemble des catholiques.
Plusieurs éléments jouent en notre faveur :
- les élus de gauche sont officiellement opposés à cette loi
- les syndicats sont opposés à cette loi
- de nombreux commerçants sont opposés à cette loi
- différents patrons sont opposés à cette loi (considérant que le pouvoir d'achat n'augmentera pas parce que la consommation s'étendra sur 7 jours au lieu de 6 alors que les charges, elles, augmenteront pour maintenir l'activité le 7ème jour)
- selon les derniers sondages, une majorité de la population est opposée à cette loi
Le plan proposé tient compte :
- de l'identification des différents acteurs et de leur rôle
- du repèrage des groupes d'intérêts à contacter
Agir vis-à-vis des élus locaux
- Créer partout où il n'en existe pas encore une association catholique locale (statuts types disponibles sur simple demande à notre secrétariat).
- Demander au nom de cette association une entrevue avec le Maire
- Envoyer une lettre à titre personnel aux différents élux locaux de votre commune ou de la commune la plus proche potentiellement concernée.
- Envoyer un e-mail aux élus locaux (une adresse e-mail n'étant pas géographiquement localisable, vous pouvez envoyer un mail à des élus de n'importe quel coin de France)
Agir vis-à-vis des supermarchés
- Ecrire à la direction générale des différents supermarchés
- Ecrire au gérant de chaque supermarché proche de chez vous
- Envoyer un e-mail aux directions générales des supermarchés ainsi qu'aux gérants de chaque grande surface (une adresse e-mail n'étant pas géographiquement localisable, vous pouvez envoyer un mail à des gérants de supermarchés de n'importe quel coin de France)
- Se plaindre publiquement et à haute voix aux caissières de supermarchés
- Distribuer des tracts à l'entrée extérieure des parkings de supermarchés
- Laisser traîner des tracts à l'intérieur des supermarchés
- Demander au nom d'une association catholique locale une entrevue avec le gérant de supermarché
- Organiser la récitation d'un chapelet réparateur devant les supermarchés ouverts le dimanche
- Cesser de faire ses achats dans les supermarchés ouverts le dimanche
Agir vis-à-vis des petits commerçants
- Entrer dans le commerce et s'adresser directement au commerçant
- Lui proposer une affichette "Non au travail dominical" à placer à sa devanture
- Lui signaler que vous ne ferez plus vos achats chez ce commerçant s'il ouvre le dimanche
- Si vous êtes commerçant ou artisan, essayer d'influencer une association de commerçants locaux ou créer une association de commerçants contre le travail dominical et tenter de rassembler des commerçants afin de s'adresser au Maire et de dénoncer la concurrence de supermarchés ouverts le dimanche
Agir vis-à-vis des consommateurs
- Distribuer des tracts au plus grand nombre
- Coller des affiches dans les villes concernées
- Inciter, par tous les moyens de communication imaginables, les consommateurs à ne pas faire d'achat le dimanche
Conjointement :
- utiliser toutes les opportunités du web : blogs, réseaux sociaux, forums,...
- recourir aux médias
- contacter les présidents de toutes les associations susceptibles de partager notre point de vue sur ce point afin de les inciter à agir dans le même sens
- prier et faire prier à cette intention particulière
Nul ne peut dire qu'il ne peut rien faire. Chacun peut contribuer à cette campagne, soit par la prière, soit financièrement, soit par les courriers à envoyer, soit par les contacts à prendre, soit par l'action militante sur le terrain.
Que par l'intercession au Cœur Immaculé de Marie, cette campagne soit, si Dieu veut, couronnée de succès.
Alain Escada, secrétaire général de l'Institut Civitas
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